Le gouvernement français va certainement laisser des plumes dans l'affaire Michel Germaneau. Alors que l'Aqmi affirme avoir engagé des négociations avec la France pour sa libération, les officiels français, eux, ne cessent de répéter à leur opinion qu'aucun contact n'a pu être établi avec les ravisseurs de l'otage. Hier, le porte-parole du Quai d'Orsay a nié toute tractation avec l'organisation terroriste affiliée à Al Qaeda en renvoyant la presse aux déclarations du président Sarkozy. Le 26 juillet, alors qu'il confirmait le décès de Michel Germaneau, dont l'exécution avait été annoncée la veille par l'Aqmi, le président français avait affirmé que l'ultimatum qui pesait sur le sort de l'otage français n'a «jamais été précédé du moindre début de dialogue avec des autorités françaises». Le Quai d'Orsay a d'ailleurs jugé inutile d'ajouter de nouvelles déclarations. Mais le fait est là : dans un enregistrement vidéo repéré sur un site islamiste, Droudkel assure que la France avait négocié avec le mouvement djihadiste en vue d'obtenir la libération de Michel Germaneau. Le chef terroriste déclare notamment que «le président français a lancé une lâche opération alors que des négociations étaient en cours pour libérer Michel Germaneau». L'Aqmi avait donné à la France jusqu'au 26 juillet pour satisfaire ses revendications sur la libération de prisonniers islamistes. L'annonce de l'exécution de Germaneau a été faite la veille de cette échéance, juste après l'échec de l'opération franco-mauritanienne censée le libérer. Le 26 juillet, le président français avait promis que l'exécution de l'otage français ne resterait «pas impunie» et le Premier ministre François Fillon avait déclaré que la France était en guerre avec l'Aqmi. Âgé de 78 ans, Michel Germaneau avait été pris en otage en avril dernier au Niger.