L'idée de promulgation d'un projet criminalisant le colonialisme n'est toujours pas enterrée. Le débat sur cette question cruciale est loin d'être clos. Plusieurs acteurs appartenant à la société civile et à la famille révolutionnaire tiennent à ce que ce projet aboutisse aux objectifs annoncés. C'est ce que nous a affirmé hier Kheireddine Boukhrissa, secrétaire général de la fondation 8 Mai 45 . Cette association compte remettre le dossier sur la table en lançant une série de débats sur le sujet durant le mois de Ramadhan. «Nous sommes sur le point de préparer une série de rencontres avec les partis politiques algériens pour débattre de plusieurs thématiques et aborder les différents aspects de la loi criminalisant le colonialisme. Chaque parti aura l'occasion d'exprimer son point de vue et son opinion clairement sur la question en avançant ses arguments», a précisé M. Boukhrissa. Ces rencontres seront organisées durant les soirées du mois sacré. La réflexion sur cette nouvelle initiative a bien mûri au sein de la fondation 8 Mai 45 et les préparatifs sont d'ores et déjà entamés. «Nous allons envoyer des invitations à toutes les formations et personnalités politiques pour enrichir le débat sur cette question. Ce qui est certain c'est que tous les partis seront invités car nous ne pouvons pas faire d'exception pour une loi d'une telle ampleur», a-t-il encore ajouté. L'accord de principe a été donné déjà par le parti d'El Islah «qui a adhéré à cette démarche et se dit partant pour le lancement de cette série de rencontres», précise notre interlocuteur. A propos de la lettre ouverte transmise au président de la République il y a trois semaines par la fondation, à laquelle se sont jointes plusieurs autres associations, le président de la fondation se dit étonné de n'avoir rien reçu jusqu'à présent. «Nous n'avons eu aucune suite à cette lettre que nous avons transmise depuis plus de trois semaines. Même l'accusé de réception ne nous a pas été remis. Ce qui explique qu'il y a des blocages à tous les niveaux. On se demande ce qui se passe au juste et pourquoi toute initiative est tout simplement gelée à une étape ou à une autre», s'est interrogé notre interlocuteur. Il estime que l'APN est une institution faible qui manque de beaucoup de courage et de force politique, «ce qui fait qu'elle est incapable de relancer et de défendre un projet aussi important et aussi sensible», a-t-il indiqué, en précisant que le projet n'a fait aucune avancée depuis son élaboration et sa présentation par le groupe parlementaire du FLN au gouvernement. Rappelons, dans ce même contexte, que le député Moussa Abdi du FLN, qui n'est autre que le principal initiateur du projet, a affiché, il y a quelques semaines, sa volonté de relancer le projet et de demander des explications au gouvernement sur les raisons qui empêchent l'examen de ce projet.