Le sélectionneur national Rabah Saâdane persiste à dire que le parcours de l'EN en Afrique du Sud n'est pas aussi mauvais qu'on le pense. «Je crois qu'on n'a pas été ridicules au Mondial 2010 et qu'on pas déshonoré notre pays. Il ne faut pas oublier qu'à une semaine de la compétition, notre équipe était décimée. On avait beaucoup de blessés. Je suis content d'avoir amené l'EN à ce niveau en si peu de temps. L'équipe était à plat en 2007. Les gens oublient vite où on était. On a réussi à qualifier l'EN à la CAN et au Mondial. Que demander de plus», tonne Rabah Saâdane. «L'EN cache tous les problèmes du football national qui est toujours en crise. Le problème de fond, c'est les clubs qui ne forment plus des joueurs de haut niveau. D'ailleurs, il n'y a que trois joueurs du cru dans l'effectif retenu pour le Mondial», ajoute le driver des Verts, qui a décidé de poursuivre sa mission pour que l'élan pris durant les trois dernières années ne soit pas brisé. «Je suis resté pour éviter la cassure» «L'EN se trouve dans une situation complexe. C'est pour cette raison que j'ai décidé de rester. C'est très risqué de changer d'entraîneur en ce moment. Un nouvel entraîneur va se casser la gueule. Je suis resté pour éviter la cassure», explique cheikh Saâdane qui appréhende énormément l'entame des éliminatoires de la CAN 2012. «Mon objectif est de qualifier l'EN à la prochaine CAN. Beaucoup pensent que c'est une simple formalité, or ce n'est pas le cas. On n'est pas encore qualifié et on va trouver des difficultés pour décrocher la qualification. Il y a le Maroc, mais aussi la Tanzanie dont il faudra se méfier. Oublions le Mondial et remettons les pieds sur terre. On sera l'équipe à battre et on va rencontrer des difficultés dans tous les matches. Les joueurs ne seront pas au même niveau qu'au Mondial. Ils ne seront pas prêts pour le match du 3 septembre contre la Tanzanie. J'appréhende énormément cette période. C'est l'étape la plus difficile pour notre sélection et même pour nos clubs», souligne le patron de l'EN, qui compte faire tourner l'effectif ce mercredi face au Gabon. «Je vais faire tourner l'effectif et le résultat ne m'intéresse pas face au Gabon» «C'est un match d'évaluation. Je vais faire tourner l'effectif et aligner le maximum de joueurs pour évaluer leur état de forme. Nos joueurs ont pris du repos après le Mondial. La plupart d'entre eux ont repris le 15 juillet. Ils ont donc deux à trois semaines de préparation. L'équipe type va changer. Tout dépendra de la forme sportive de chaque joueur. Le résultat ne m'intéresse pas. Je veux évaluer le niveau en prévision du match officiel contre la Tanzanie qui est le plus important pour nous. Je vais faire un bilan après ce match amical pour dégager l'effectif qui me semble le plus opérationnel pour le rendez-vous officiel du 3 septembre», a-t-il précisé. «Je n'ai pas lésé Chaouchi et je ne suis pas un régionaliste» Le cas Chaouchi a été longuement abordé, hier, par Saâdane qui a confirmé que le portier de l'ESS a été sanctionné pour indiscipline, tout en n'écartant pas son retour en sélection une fois qu'il s'assagisse. «On n'a rien à reprocher à Chaouchi sur le plan technique. C'est l'un de nos meilleurs gardiens de but. Il est pétri de qualités. Même après sa bourde contre la Slovénie, je voulais le maintenir dans l'équipe, mais il s'est malheureusement blessé. J'ai pris la décision de ne pas le faire jouer contre l'Angleterre la veille du match, en concertation avec le staff médical. Je l'ai reçu pendant une demi-heure pour le responsabiliser, mais il a eu un mauvais comportement. Il faut qu'il apprenne à se discipliner. En sélection, on n'a pas le droit à l'erreur et on doit respecter tout le monde. La porte lui reste ouverte, mais il doit mûrir pour ne pas causer de dégâts. Contrairement à ce qui se dit çà et là, je ne suis pas un régionaliste et je n'ai rien contre les Kabyles ou autres. Je considère tous les joueurs comme mes enfants et je fais appel aux meilleurs où ils se trouvent. Je n'ai pas lésé Chaouchi. Je n'ai fait qu'appliquer le règlement intérieur, en concertation avec mon adjoint. Les joueurs locaux ne sont pas bien formés et ce n'est pas de leur faute», a-t-il expliqué, avant d'aborder un autre cas qui a défrayé la chronique lors du Mondial 2010, celui de Rafik Saïfi. «Saïfi n'a pas joué de force et je vais renforcer mon staff au moment opportun» «Saïfi n'a pas joué de force à la place de Boudebouz. C'est un bobard. C'est du n'importe quoi. Cela ne peut arriver en Coupe du monde. Il y a une toute une procédure avant chaque changement. Saïfi n'a pas pris la place de Boudebouz», a signalé Saâdane qui a tenu à rendre hommage à Saïfi, mais aussi à Mansouri pour les services rendus à l'EN. Par ailleurs, le sélectionneur national n'a pas encore tranché sur le second technicien qui va renforcer son staff, après le préparateur physique Boudjemaâ Mohammedi. «Il y a eu pas mal de démissions et il faut étoffer notre staff. On va prendre tout notre temps pour le faire, selon les nécessités et en fonction des compétences. On va renforcer en temps opportun. Il y a déjà un premier renfort en la personne de Boudjemaâ Mohammedi. On doit faire des choix convenables au niveau de tous les postes à pourvoir dans le nouvel organigramme de l'EN. On va créer d'autres postes pour améliorer l'organisation qui est déjà pas mal. Je veux algérianiser mon staff et transmettre mon expérience aux autres. J'ai moi-même appris auprès des autres par le passé. Je ne suis pas éternel à ce poste et je veux transmettre mon expérience aux jeunes cadres», a-t-il indiqué avant d'appeler «les supporters à être toujours derrière le onze national».