A partir de demain, Dubai Ports world (DPW) sera mise en demeure par ses 750 travailleurs de répondre favorablement à leurs revendications socioprofessionnelles, sinon, ils paralyseront, dès le 24 août, toute l'activité portuaire déjà sérieusement perturbée par la baisse voulue de la cadence de travail, une première forme de grève avant l'heure. C'est ce que nous ont confirmé, hier, des sources syndicales qui affirment que les représentants des travailleurs attendent seulement le PV que devrait leur délivrer l'huissier de justice pour pouvoir déposer le préavis «en bonne et due forme». Notre source explique à ce sujet que l'huissier de justice n'avait pas reçu ses honoraires de l'administration, d'où le report à plusieurs reprises du dépôt du préavis. «Nous avons dû mettre la main à la poche pour rassembler les 47 000 dinars à verser à l'huissier», révèle la même voix, qui stigmatise par là même l'administration de DPW : «Ce n'est pas ça qui va nous empêcher d'aller jusqu'au bout», poursuit notre interlocuteur qui ajoute : «Il y a encore quelques paperasses à remettre ce lundi à l'huissier de justice qui nous délivrera le PV. Une fois le rapport de l'huissier en main, nous déposerons un préavis de grève de 8 jours, conformément à la réglementation algérienne», explique le syndicaliste. Pour lui, les travailleurs sont déjà en grève dans la mesure où le rythme et la cadence de travail ont baissé de plusieurs crans au terminal à containers du port d'Alger. «Les travailleurs observent un comportement négatif pour signifier leur désaccord à la direction de DPW», dira-t-il. Plus encore, il affirmera pour étayer ses dires qu'auparavant, il suffisait de 4 jours pour charger et décharger un bateau. «Maintenant cela nous prend 25 jours», constate-t-il, nous invitant à «compter» les bateaux en rade au large de la baie d'Alger. «La balle est maintenant dans le camp de DPW», dira notre interlocuteur, estimant que la direction DPW se doit d'agir «car c'est la société émiratie qui perd dans l'affaire». Il justifie ses propos en révélant que «le directeur des opérations de DPW est descendu voir les travailleurs, leur signifiant que la grève aura eu un impact moindre que le rythme actuel de travail». La grève est l'ultime option, estime encore notre source, car les négociations n'ont, tout compte fait, servi qu'à gagner du temps au profit d'une direction qui n'a pas voulu assumer ses responsabilités. En plus des 30% d'augmentation, «le plafond», explique notre source, réclamés désormais par les travailleurs, il y a lieu d'ajouter les bénéfices annuels qui n'ont pas encore été perçus. D'habitude, c'est en juillet qu'on perçoit ces bénéfices», ajoute le syndicaliste, non sans expliquer que les négociations sont à l'arrêt. Il appartient à la direction de dénouer cette tension, selon lui. Interrogé enfin sur les deux grues acquises par DPW pour faciliter le travail, le syndicaliste est catégorique. «Elles ne sont pas encore fonctionnelles, DPW n'a pas encore payé les frais de douanes, alors que 4 travailleurs déjà formés à cet effet au Sénégal, sur les 12 prévus, attendent», explique-t-il. Ces derniers risquent d'attendre encore plus longtemps, le temps que durera la grève, à moins que la direction ne change de «position».