Le ciment faisait l'objet d'une grande spéculation qui a causé la perte de quantités qui auraient pu servir pour la réalisation de 25 000 logements, à travers plusieurs wilayas du pays, selon des sources concordantes proches de l'enquête menée à ce sujet. Tout a commencé lorsque la section de recherches relevant du groupement de la wilaya d'Alger de la Gendarmerie nationale a mené une enquête sur une affaire de détournement de quantités importantes de ciment par certains entrepreneurs, au niveau des cimenteries, avec présentation de faux documents. Les enquêteurs ont découvert que des entrepreneurs, munis de faux dossiers comprenant de faux documents d'obtention de marchés de réalisation de projets, ont déposé des demandes pour l'achat, au niveau de ces cimenteries, d'importantes quantités de ciment et ont, de cette façon, détourné des quantités considérables de ce matériau. Certains de ces entrepreneurs ont présenté de faux documents selon lesquels ils ont obtenu des projets de réalisation de plusieurs milliers de logements pour l'OPGI, obtenant, au niveau de ces cimenteries, l'accord pour la vente de quantités de ciment. Les éléments de la Gendarmerie nationale, en charge de l'enquête, se sont délacés sur les lieux et ont découvert qu'aucun chantier n'était installé sur place. Les entrepreneurs concernés avaient, eux, acheté ces quantités de ciment qui, selon l'enquête, auraient été écoulées dans des marchés parallèles. Le ciment, acheté à 300 DA le sac au niveau des cimenteries, a atteint les 700 DA et 800 DA, laissant supposer que ce sont des dizaines de milliards de centimes engrangés par les bénéficiaires de ces pratiques, quand la quantité de ciment détournée est aussi importante. Les enquêteurs ont entendu nombre de travailleurs de ces cimenteries qui ont répondu, selon cette source, qu'ils ne pouvaient pas savoir qu'il s'agissait de faux documents et qu'ils n'ont pas les prérogatives de se déplacer vers les chantiers dans le but de vérifier si vraiment des chantiers sont installés. Les éléments de la Gendarmerie nationale, en charge de ce dossier, ont découvert que l'un de ces entrepreneurs a présenté un faux dossier de réalisation de 2500 logements dans un site vers lequel ils se sont déplacés sans trouver de chantier installé, confie une source. Le commandement de la Gendarmerie nationale a, ensuite, ordonné une enquête nationale, menée depuis déjà quelques mois, et de sources concordantes, nous apprenons que la quantité de ciment détournée pouvait servir à la réalisation de 25 000 logements. L'enquête serait toujours en cours La spéculation sur le ciment ne date pas d'aujourd'hui, en Algérie, puisque cette situation existe depuis des années, pour ne pas dire des décennies, pénalisant et retardant la réalisation de différents projets, causant ainsi des surcoûts et un préjudice financier aux caisses de l'Etat se chiffrant en milliards.