Peut-on croire réellement aux classements des pays réalisés par des médias et des ONG ? Cette question a été traitée par plusieurs spécialistes à l'échelle internationale. Certains relèvent avec preuves à l'appui la mauvaise foi des concepteurs de ces études et rapports et appellent à l'arrêt total de ce type de travaux. L'agence de presse russe RIA Novosti a critiqué le dernier classement des meilleurs pays au monde réalisé par l'hebdomadaire américain Newsweek. La Russie n'a pas apprécié son classement à 51e place sur l'échelle de 100 pays. «Dernièrement, les classements en tout genre sont devenus l'un des passe-temps favoris des médias et un régal raffiné pour les lecteurs. Les classements des meilleurs parmi les tout meilleurs sont aussi intéressants pour «monsieur tout le monde» que pour le spécialiste. Qui est le plus riche au monde? Dans quel pays y a-t-il le plus de milliardaires? Où observe-t-on la plus importante croissance économique et quel est l'État le plus en faillite ? Seuls les paresseux se dispensent d'établir des classements. En plus des agences de notation spécialisées, les recherches sont également menées par les sociétés commerciales, les organisations non gouvernementales (ONG), les formations politiques et des les médias», souligne l'agence russe. Des critiques qui illustrent la déception du pays de Vladimir Poutine des comportements de la société occidentale, notamment américaine. Le magazine Newsweek avait publié le classement des cent meilleurs pays au monde sur la base de la dynamique de la croissance économique, de la situation politique, de l'éducation, de la santé et de la qualité de vie. La première place revient à la Finlande, suivie par la Suisse, la Suède, l'Autriche et le Luxembourg. Le Cameroun, le Nigeria et Burkina Faso ferment la marche. Les classements, quels qu'ils soient, sont très subjectifs, selon l'agence de presse russe. «Le but des recherches visant à établir un classement n'est pas de présenter un tableau parfaitement objectif, mais d'aider à faire un choix ou de fournir une évaluation lorsqu'il y a trop peu d'informations accessibles ou, au contraire, tellement d'informations qu'il est difficile de les synthétiser ou de les schématiser», tient à souligner la même source, signifiant que des objectifs malsains visant à saper le moral d'un pays sont derrière les classements réalisés par des ONG, notamment Amnesty International, Human Rights Watch et Transparency International. Comment influencer le résultat final ? «Les auteurs des classements s'octroient le droit d'influencer le résultat final. Cela se fait avec plus ou moins d'élégance», soutient dans ce contexte RIA Novosti, relevant qu'«avoir une cote de popularité n'est pas seulement prestigieux, ça présente un avantage économique. C'est la façon de fonctionner de l'économie moderne, l'humeur des investisseurs potentiels, des partenaires et des consommateurs peut dépendre directement du classement de la société ou de tout un pays dans la liste des meilleurs». Parmi les cas révélateurs des manipulations et de fausse publicité orchestrée par les ONG et les bureaux d'études, la pseudo performance économique de la Grèce. Pendant plusieurs années, les agences de notation louaient le gouvernement par des rapports positifs sur sa dette et son déficit budgétaire. Mais les derniers développements ont démontré que le pays souffrait d'une dette de plus de 300 milliards d'euros. Sans l'intervention de la France et des Etats-Unis d'Amérique ainsi que du FMI, le pays risque un éclatement social. Est-ce normal que le sort de pays entiers et la stabilité de leur monnaie dépendent de l'avis des agences de notation ? C'est que veulent entretenir les ONG et certains médias, alors qu'une telle mission très sensible ne doit pas relever de leurs compétences.