Le Premier ministre libanais, Saad Hariri, dit avoir eu tort d'accuser la Syrie d'avoir trempé dans l'assassinat de son père, ancien chef du gouvernement tué dans un attentat le 14 février 2005. La Syrie a toujours démenti quelque lien que ce soit avec cet attentat, dans lequel, outre Rafic Hariri, périrent 22 autres personnes. Dans une interview qu'a publiée hier le journal Achark El Aoussat, Saad Hariri a déclaré : «Nous avons évalué les erreurs que nous avons commises envers la Syrie, qui ont porté atteinte au peuple syrien et aux relations bilatérales.» «A un certain point, nous avons commis des erreurs et accusé la Syrie d'avoir assassiné le Premier ministre martyr. Il s'agissait d'une accusation politique, et c'en est fini de cette accusation à caractère politique», poursuit-il. Depuis lors, Saad Hariri s'est réconcilié avec la Syrie et a rendu visite à plusieurs reprises au président syrien Bachar El Assad au cours des douze derniers mois. La question de la mort de Rafic Hariri demeure un sujet très délicat au Liban. Initialement, l'enquête menée par les Nations unies a impliqué la Syrie, mais, selon certains médias, le procureur chargé de l'enquête internationale, Daniel Bellemare, pourrait prochainement inculper certains membres du Hezbollah. Le Hezbollah, qui fait partie du gouvernement libanais, dément tout rôle dans l'attentat contre Hariri. Son chef, Sayyed Hassan Nasrallah, estime que le tribunal de l'Onu chargé de l'affaire est ni plus ni moins un «projet israélien». Le parti Hezbollah a apporté des preuves sur l'implication d'Israël dans ce meurtre.