Après un mois de Ramadhan plutôt clément, les prix des légumes ont connu ces derniers jours une flambée des plus insoutenables. En effet, les ménages font face à une vraie saignée des budgets. Il faut dire que le pouvoir d'achat du citoyen est de plus en plus touché par l'érosion. Il est vrai que le négoce quel que soit sa nature dépend directement de l'offre et de la demande, mais dans ce cas de figure aucun manque d'approvisionnement n'a été constaté et les prix ont subi durant la dernière semaine du mois de carême des augmentations faramineuses dépassant parfois les 40 Da. Une question à poser : pourquoi cette flambée des prix ? Cette question taraude les esprits des citoyens de la commune de Draâ El Mizan. Pour illustrer ce qui est qualifié d'injustice sociale au regard de plusieurs citoyens rencontrés hier au marché de la ville, on peut citer quelques prix pratiqués : pomme de terre 35 DA, tomate 70 DA, la carotte 40 Da, salade 100 Da, courgette 70 Da, concombre 70 Da, les haricots verts 130 Da. «Comment expliquer qu'il y a deux semaines, j'ai acheté la pomme de terre à 25 DA le kilogramme et aujourd'hui (hier) elle est vendue à 35 Da et risque encore de subir des augmentations à la veille de l'Aïd el fitr. Je peux vous dire que nous vivons une injustice sociale dans notre pays», nous dira Ali, enseignant de profession. La régulation du marché des fruits et légumes est devenue l'un des points les plus sensibles. L'intervention des services concernés de l'Etat demeure une priorité, voire une nécessité pour contrecarrer les spéculations qui existent et faire cesser les exagérations des commerçants, et protéger ainsi le consommateur de la frénésie qui s'est emparée des vendeurs qui ne cherchent qu'à augmenter leurs recettes journalières. L'augmentation exponentielle des prix des fruits et légumes n'obéit à aucune logique. Ce sont les commerçants qui font la pluie et le beau temps en fixant les prix à leur convenance. Il est à signaler que cette frénésie n'est pas propre à Draâ El Mizan. Telle une maladie contagieuse, elle est partout. Dans certaines localités, certains produits qui peuvent être évités par les consommateurs, surtout les petites bourses, prennent des ailes : la salade que les plus pessimistes considèrent comme de l'herbe tout court est proposée à 120 Da le kg. C'est le cas à Tigzirt et Boudjima, deux localités du nord de la wilaya. Même la viande congelée a connu une forte augmentation. Aujourd'hui, elle est toute proche de la viande fraîche. Depuis quelques jours, elle est affichée à 600 Da le kg sur la place de Tizi-ville et la viande fraîche coûte 700 Da !