Les exécutions sont suspendues dans plusieurs Etats américains, mais les abolitionnistes auraient tort de se réjouir. Il ne s'agit nullement d'une remise en cause philosophique de la peine de mort, mais d'une question pratique. Les couloirs de la mort manquent de munitions. En l'occurrence, d'anesthésiques. Le thiopental, l'une des substances qui composent le cocktail utilisé pour l'injection létale, est en rupture de stock. L'unique fabriquant américain n'arrive pas à se procurer les agents actifs contenus dans le produit, lesquels sont fournis par une autre compagnie. Les prisons ne pourront pas être livrées avant 2011. Le thiopental, un barbiturique puissant, est utilisé dans la première injection qui est administrée au détenu. En quelques secondes, elle est censée le rendre inconscient. Une deuxième injection, de pancuronium, paralyse sa respiration. Une troisième, de chlorure de potassium, cause la mort par arrêt cardiaque. En général, les prisons commandent la dose nécessaire quand l'ordre d'exécution est signé. Fin août, le gouverneur du Kentucky Steven Beshear a pris acte de la pénurie et reporté deux exécutions. Son administration possède une dernière dose de thiopental, a-t-il révélé, mais elle sera périmée le 1er octobre. Une ultime exécution a donc été programmée le 16 septembre, avant la date d'expiration.