«Quand on me parle des risques pris avec la sélection, c'est comme si on demandait à un pilote d'avion qu'il risque le crash à tout moment. Je n'ai pas peur de ce défi. Ça fait partie de ma nature et de ma personnalité. Ceux qui me connaissent vous diront que je suis le genre fonceur. Je suis vraiment un homme des défis.» C'est en ces termes que Abdelhak Benchikha a présenté hier matin à la presse nationale son profil de nouveau sélectionneur des Verts au cours de la conférence de presse qu'il a tenue au stade 5 Juillet. Face aux très nombreux journalistes venus couvrir sa première sortie médiatique, le successeur de Rabah Saâdane prend déjà conscience de la lourde responsabilité qui l'attend au sujet de son plus grand challenge en quinze ans de carrière d'entraîneur. «C'est une lourde responsabilité à laquelle je fais face. Je dois être à la hauteur de la confiance qu'ont placée en moi les responsable de la fédération», dira Benchikha. «Un grand hommage à Saâdane» D'emblée, le tout nouveau patron des Verts a tenu à sa manière à rendre hommage à son prédécesseur Rabah Saâdane, tout en lui témoignant un grand respect. «Je tiens à rendre un vibrant hommage à Rabah Saâdane pour tout le travail qu'il a accompli à la tête de l'équipe nationale durant toutes ces années et les grandes joies et émotions qu'il a procurées à tout le peuple algérien. C'est notre grand frère et on doit le remercier pour tout ce qu'il a donné pour son pays», dira-t-il en substance, tout en assurant de poursuivre l'œuvre du cheikh. «Djelloul maintenu, un adjoint étranger après la Centrafrique» Benchikha confirme le maintien de l'adjoint de Rabah Saâdane, en l'occurrence Zoheir Djelloul, de l'entraîneur des gardiens Hassan Belhadji ainsi que du staff médical. Toutefois, il a évoqué la possibilité de faire appel à un adjoint ou à un conseiller vraisemblablement étranger juste après le match de la République centrafricaine. «Je ne suis pas venu en équipe nationale pour tout chambouler. Il y a un staff avec qui je vais travailler durant les six premiers mois. Cela dit, il est fort probable que le staff technique soit renforcé par la venue d'un entraîneur adjoint ou d'un conseiller. Ça pourrait être un étranger.» «Je reste toujours le sélectionneur des A'» L'ex-entraîneur du CR Belouizdad et du Club Africain a désormais une double casquette puisqu'il a déclaré qu'il continuera à diriger la sélection des A' qu'il a réussi à qualifier au CHAN 2011 qui aura lieu en janvier 2011 au Soudan. «Je suis toujours le sélectionneur de l'équipe nationale A'. Personne ne connaît mieux que moi cette équipe. J'ai débuté avec le groupe et je veux finir le travail que j'ai accompli avec lui. Je tiens à diriger l'équipe lors du CHAN 2011.» «On doit gagner à Bangui» Benchikha annonce que son principal souci est de bien préparer son nouveau groupe pour gagner le match face à la Centrafrique, prévu le 10 octobre à Bangui. «Ce match n'est pas décisif mais nous devons absolument le gagner pour se relancer dans ces éliminatoires», a affirmé Benchikha, qui se fixe évidemment l'objectif de qualifier les Verts à la CAN 2012. «Pour atteindre cet objectif, j'ai besoin de joueurs prêts à 100%», a-t-il ajouté, tout en relevant une baisse de régime. «Il y avait une nette baisse de régime après le Mondial, cela se traduit certainement par un surmenage. Mais ça reste que c'est un constat superficiel, mais je ne veux pas parler du passé. Je préfère regarder devant et voir comment on peut remédier à cette situation. Mais une chose est sûre, c'est que cette équipe a de la valeur sur le plan technique. Donc, elle peut rebondir et améliorer son niveau.» «L'attaque ? Une urgence» Questionné sur l'inefficacité de l'attaque des Verts depuis une dizaine de matches, le tout nouveau sélectionneur des Verts reconnaît qu'il y a urgence. «C'est un constat évident. L'équipe nationale souffre au niveau de l'attaque. On n'arrive pas à marquer assez de buts depuis très longtemps. Il faut solutionner ce problème le plus vite possible en trouvant des variantes de jeu plus appropriées et en impliquant davantage les joueurs du milieu de terrain dans la surface de vérité. Pour moi, cette inefficacité est une urgence.» «Le retour au 5 Juillet est possible» Abdelhak Benchikha n'écarte pas l'éventualité d'un retour rapide des Verts au stade 5 Juillet après l'épisode de Tchaker. «On jouera dans le stade qui nous aide à gagner et qui nous permettra d'évoluer devant le plus grand nombre de supporters. Je ne peux pas vous affirmer maintenant qu'on va être domiciliés au 5 Juillet ou à Blida, je dois discuter d'abord de tout ça avec les joueurs et avoir leur avis.» «Je vais dire aux joueurs que je veux réussir avec eux» La première chose qu'il dira à ses nouveaux joueurs dès sa prise de fonction officielle avec l'EN ? «Je leur dirai que je veux réussir avec eux», dira-t-il, tout en démentant formellement avoir eu à critiquer les joueurs dans les médias avant et pendant la Coupe du monde. «Je défie quiconque qui prétend que j'ai critiqué les joueurs», assure-t-il, avant d'insister sur un point important, à savoir le côté relationnel avec ses nouveaux poulains. «Contrairement à ce que certains veulent faire croire, je ne suis pas venu pour affronter les joueurs et imposer ma loi. Je ne suis pas un dictateur et je n'aime pas non plus qu'on m'appelle général. Je ne vais pas chambouler l'équipe. Il y a un groupe qui est en place depuis de nombreuses années. Cela dit, si quelqu'un mérite d'être sélectionné, je ferai appel à lui sans distinction entre joueur professionnel et local.»