Hassan F. est un joyeux luron qui boit, boit, boit et prend le volant. En cours de route, il a la nausée, il freine après avoir garé sur sa droite. Manque de pot, une ronde de police est dans les parages. Il est invité à suivre les policiers. Que s'est-il passé ensuite, les policiers évoquent le délit de fuite. L'inculpé nie, il va même parler de malentendu. Il affirme avoir suivi les policiers, mais avec le taux élevé, pouvait-il conduire et mieux ou pire : prendre la fuite ? Le procès-verbal est formel, l'avocat de Hassan lui endosse une bouée de sauvetage et se jette dans le bassin des poursuites pour tenter de sauver son client qui a dû en taule jurer de ne plus fréquenter les copains de Bacchus, ce Bacchus qui n'est jamais fréquentable... Le client de maître mustapha oukid, inculpé de conduite en état d'ivresse aggravée de délit de fuite, avait poussé nadia mamèche, la dynamique présidente de la section correctionnelle de boufarik, à s'exclamer et à crier à l'injustice de certains inculpés. «Devant le procureur, vous reconnaissez le délit. Vous venez ici nier, ce n'est pas raisonnable de cacher la vérité», dit en battant des cils la magistrate qui n'avait pas quitté des yeux le défenseur, maître oukid, qui gigotait en attendant de poser trois questions capitales pour la suite des évènements où la juge seule pouvait dire ce qu'elle pensait, et c'est pour cela qu'elle laissera le défenseur aller vers la première question : - Où étiez-vous au moment où vous avez été interpellé ? marmonne l'avocat qui aura pour réponse : - J'étais garé sur la droite car j'ai senti la nausée arriver. - combien de dizaines de litres de vin aviez-vous bues ? dit comme pour atténuer le délit maître oukid. - Douze bières avec deux sandwiches, répond le détenu qui avait les larmes aux yeux, vu sa position de détenu. - Pourquoi vous être enfui ?, lance le conseil en guise de dernière question. L'inculpé affirme sans jurer (pour une fois) qu'il ne s'était pas enfui. «j'ai démarré croyant avoir été sommé de suivre les motards.» puis silence radio avant d'entamer : dix-huit mois de prison ferme, balance le procureur abderaouf kouchih qui n'avait pas besoin de s'étaler ni d'expliquer la demande - le délit de fuite étant une circonstance aggravante - à supposer le taux d'alcoolémie relevé (1,10 g) au moment des analyses. Mamèche sourit et demande à l'avocat de faire court après avoir noté les deux ans de suspension du permis. Maître oukid plaide la raison, le calme et la justesse de vue du tribunal car son client n'a cessé de nier cette évidence du délit de fuite et surtout cette histoire d'avoir été pris garé sur la droite. «Nous ne voyons pas ce qui aurait pu pousser hassan à prendre la fuite puisqu'il vous a dit qu'il n'était pas bien en garant le véhicule. Le taux d'alcoolémie n'est pas si monstrueux car la prise elle-même semble avoir été bâclée. Pourquoi ne pas le croire ?», avait souligné l'avocat à la moustache tombante donnant un air de quelqu'un d'effarouché par les rigoureuses demandes du jeune kouchih qui n'est pas doux avec les amoureux de bacchus. Et l'avocat de s'écrier à propos de la punition concernant le permis : «Deux ans de suspension du permis de conduire», alors que le tribunal aurait pu ordonner son retrait s'il y avait eu un accident, ce qui n'est pas le cas. Le dossier est mis en examen.