La wilaya a transféré des milliers de familles vers les communes de Birtouta et Tessala El Merdja dans le cadre du programme portant résorption de l'habitat précaire lancé à la mi-mars. Dans les nouvelles cités de recasement, les infrastructures d'accompagnement, comme les établissements scolaires, sont toujours en construction. Ainsi, les enfants nouvellement arrivés dans ces localités sont scolarisés dans les écoles qui existent déjà. Résultat : les enseignants donnent leur cours parfois à 63 élèves dans une seule classe ! Comme à chaque rentrée scolaire, les élèves, tous paliers confondus, se retrouvent serrés à l'intérieur des classes, bien au-dessous des normes en matière d'enseignement de qualité. «Nous suivons les cours debout au fond de la classe, nous sommes à 58 dans une classe d'environ 20 m⊃2;», nous dit un élève d'un lycée de la périphérie de la capitale, dont on ne peut citer le nom et lieu de l'établissement en raison de la crainte de représailles pouvant venir de l'administration. Son camarade enchaîne : «Les surveillants nous ont dit que le proviseur va installer des tentes au milieu de la cour, c'est de l'ironie, mais c'est pour dire la situation dans laquelle nous sommes, car même le proviseur n'a aucune solution». Nous avons tenté de prendre attache avec le proviseur, en vain. Ce dernier a demandé une autorisation dûment signée par le ministère de tutelle ou à défaut par la direction d'Alger-Est de l'éducation. Mais il a reconnu toutefois que les conditions relatées par les élèves sont vraies et que lui en tant que premier responsable de l'établissement n'a aucun pouvoir. «Il faut poser la question au ministre de l'Education et aux autorités locales». Les régions de Ouled Fayet, Birtouta et Khraïcia sont les plus touchées par ce phénomène vu le nombre croissant de la population installée dans le cadre du relogement initié par la wilaya durant la période des vacances d'été. «Le problème ne réside pas dans le relogement, mais il aurait fallu prévoir des classes ou carrément de nouveaux établissements scolaires pour ce grand nombre d'élèves qui sont arrivés», a souligné un enseignant du collège. Et d'ajouter : «Je me retrouve avec 63 élèves dans une classe. Ce qui est contraire aux normes pédagogiques. Je ne peux pas suivre chaque élève. Les écoliers ne peuvent pas aussi assimiler les cours puisque les conditions ne sont pas réunies. Ce qui m'étonne par contre, c'est le contrat de performance imposé par la tutelle. Aucun enseignant ne peux garantir un bon enseignement avec 60 élèves dans une seule classe». Les enseignants sont tenus de réaliser de bons résultats à la fin de l'année scolaire, selon la nouvelle méthode imposée par le ministre de l'éducation. «L'élève ne peut pas s'épanouir en classe, il pense à rentrer le premier pour pouvoir s'asseoir sur une chaise, les autorités sont conviées à constater de visu ces conditions», a avoué une enseignante d'anglais. Le même discours est tenu par les parents d'élèves qui ne savent plus à quel saint se vouer. «Nos enfants sont entassés comme des bêtes dans une étable. Ma fille n'arrive plus à suivre et commence à détester l'école», abonde une mère impuissante avant de préciser : «Il faut trouver une solution rapide à ce problème avant que ce soit trop tard. L'année scolaire a commencé». Les élèves attendent toujours une réponse de la part des autorités concernées.