Rebondissement dans l'affaire de la jeune Algérienne Sarah Benouis, décédée le 14 septembre, après une chute du 16e étage d'un hôtel à La Mecque. L'hôtel où est décédée la jeune fille a fermé ses portes sous prétexte d'entamer des travaux de réhabilitation. Une pancarte a été collée sur la porte d'entrée de l'établissement où on peut lire «fermé pour travaux». De nouvelles révélations ont été rendues publiques par la presse saoudienne. Selon le site d'information saoudien burnews.com, un individu a présenté un témoignage percutant, relatant les derniers moments de la jeune fille avant qu'elle ne trouve la mort. Il s'agit Mohammed Al Qadi, un employé de l'hôtel où Sarah est décédée. Selon ses déclarations, «aux environs de 20h, le tuteur de la victime est venu lui demander si par hasard il a croisé Sarah» ; le témoin a répondu que «Sarah se trouve certainement à l'hôtel, elle m'a précisé qu'elle allait sortir acheter un repas pour sa grand-mère et revenir à l'hôtel». Le tuteur s'est donc dirigé vers la chambre où se trouvait la grand-mère et cette dernière lui précise qu'elle n'a pas vu Sarah et qu'elle ne lui a pas demandé de lui acheter un repas». En revenant à la réception, le père a demandé de l'aide auprès des employés pour la rechercher au sein de l'établissement. Le témoin Al Qadi affirme qu'il a demandé à son collègue Djallal de la chercher au niveau des étages supérieurs de l'hôtel mais en vain. Une heure après, le père est revenu lui demander s'ils l'ont trouvée, et lui a demandé de lui fournir les numéro des chambres de l'ensemble des proches de la famille qui les ont accompagnés pour la omra, et occupaient au total huit chambres. Le père accompagné d'un employé est allé inspecter les huit chambres de l'hôtel occupées par sa famille, mais il n'a trouvé aucune trace d'elle. De son côté, le réceptionniste de nuit affirme avoir demandé à Djallal (le témoin) aux environs de 22h de récupérer la literie des chambres (inoccupées) des 15e et 16e étages pour aménager des chambres des 1er et 2e étages. Djallal est donc monté au 16e étage et dans l'une des chambres, il a trouvé l'accusé principal dans l'affaire, à savoir Amar, lui aussi employé de l'hôtel, en compagnie de la jeune fille. Les deux employés se sont disputés ; à ce moment, la jeune fille a eu peur et s'est enfuie. Djallal a appelé le réceptionniste à l'étage pour s'informer de l'incident. L'accusé Amar se trouve en situation irrégulière en Arabie Saoudite Le réceptionniste affirme avoir demandé à Amar les raisons de sa présence dans la chambre, alors qu'il avait fini sa brigade dans la matinée. Amar a répondu qu'il était en conflit avec son colocataire (également employé à l'hôtel), d'où d'ailleurs sa présence dans la chambre d'hôtel, mais le colocataire a nié être en conflit avec Amar. Le témoin Al Qadi a souligné que «nous n'avons eu aucune nouvelle de la fille après cet incident»; il a également précisé que le patron de l'hôtel a été appelé et mis au courant de l'incident. Al Qadi a aussi indiqué que «nous avons trouvé dans la chambre un repas et deux verres de jus remplis et non consommés». Selon les propos du témoin, Amar a reconnu quelques moments après à ses responsables hiérarchiques le fait qu'il était en compagnie de la fille et que chacun d'entre eux occupait un lit. Il s'avère que le patron de l'hôtel a raconté les faits à un ami travaillant à la sécurité et lui a demandé de garder Amar au sein de l'établissement jusqu'à son arrivée. «Entre temps, nous avons appris qu'une jeune fille a fait une chute dans notre établissement et le corps de la victime a atterri sur la terrasse d'un hôtel se trouvant en face». Au même moment, le tuteur de la victime est revenu s'informer sur sa fille. Le témoin se trouve en situation irrégulière en Arabie saoudite, il avait commencé son travail à l'hôtel au dixième jour du mois de Ramadhan. Il s'avère que la fille est tombée sur ses pieds, car son corps ne présente aucune lésion au niveau de la tête. Si elle a été poussée, son corps aurait été déchiqueté. L'équipe de médecine légale dirigée par le docteur Abdulaziz Mlibari qui a effectué l'autopsie durant trois heures a indiqué dans un rapport préliminaire que la colonne vertébrale et quelques membres du corps sont sérieusement touchés, et que la victime n'a en aucun cas été violée. La commission d'enquête et des poursuites attend les résultats définitifs de l'autopsie. La jeune victime sera enterrée en cette fin de semaine à La Mecque. Son père biologique et son demi-frère qui se trouve à Tlemcen se déplaceront en Arabie saoudite pour assister à son enterrement.