Le commissaire aux Droits de l'homme du Conseil de l'Europe «rappelle à la France ses engagements en matière de droits de l'homme». Dans un courrier adressé au ministre de l'Immigration Eric Besson, Thomas Hammarberg estime que «des améliorations sont nécessaires pour respecter les droits des migrants en France» et juge «nécessaires» des réformes «non seulement en matière d'accueil des migrants et d'asile, mais surtout de rétention et de retour». Ce courrier, daté du 3 août 2010, fait suite à la visite de Thomas Hammarberg le 19 mai à Calais, où le campement de migrants en situation irrégulière, surnommé «la jungle», avait été détruit en 2009. Il intervient dans une période de tensions entre la Commission européenne et Paris au sujet de la politique française de renvoi de Roms en Roumanie et en Bulgarie. Dans cette lettre, Thomas Hammarberg «rappelle à la France ses engagements en matière de droits de l'homme». S'il souligne que «des efforts ont été consentis pour ouvrir les structures d'hébergement à l'ensemble des demandeurs d'asile», il estime que «dans la pratique, des demandeurs d'asile continuent à être hébergés dans des conditions indignes ou précaires». Le commissaire Hammarberg estime ainsi que «le recours à la rétention apparaît comme trop fréquent» et appelle Paris «à trouver des alternatives à cette privation de liberté, notamment pour les familles avec enfants». Enfin, Thomas Hammarberg «invite les autorités françaises à garantir le respect de la dignité des migrants et à mettre un terme à la pression policière» à Calais. Il déplore ainsi «la disparition sur Calais de l'ensemble des lieux où les migrants pouvaient trouver abri, notamment en cas d'intempérie». De plus, «au cours des interpellations réalisées par la police - ressenties par les migrants comme un harcèlement - il m'a été indiqué que les effets personnels des migrants étaient détruits», écrit-il.