La décision de Moscou de ne pas livrer des systèmes antiaériens S-300 à l'Iran a miné la confiance accordée par Téhéran à Moscou, a déclaré hier le ministre iranien de la Défense le général Ahmad Vahidi, cité par l'agence d'information Fars. «C'est une honte pour la Russie ! Ce geste atteste que les Russes ne peuvent pas agir en toute indépendance quand il s'agit de résoudre un simple problème», a-t-il affirmé. Signé à la fin de 2007, le contrat de livraison de S-300 à l'Iran engageait la Russie à fournir cinq unités complètes de cette arme pour un montant d'environ 800 millions de dollars. Mercredi 22 septembre, le président Dmitri Medvedev a signé un décret interdisant le transfert à l'Iran de missiles, véhicules blindés, avions de combat, hélicoptères de frappe et bâtiments de guerre en application des sanctions votées contre Téhéran par le Conseil de sécurité de l'Onu. M. Vahidi avait antérieurement qualifié d'illogique le refus de Moscou de livrer des S-300, soulignant que l'Iran était en mesure de créer seul des systèmes analogues. Le général a alors indiqué que la décision de Moscou serait sans incidence sur le potentiel défensif de l'Iran et reproché à la Russie de se plier aux pressions américaines et israéliennes. Le gel de la livraison de systèmes de missiles sol-air S-300 pour l'Iran constitue un cas de force majeure, a déclaré hier aux journalistes le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov, interrogé sur d'éventuelles poursuites de l'Iran à l'encontre de la Russie. Selon les journalistes, le chef du comité parlementaire iranien pour la Défense aurait déclaré que Téhéran avait l'intention d'intenter une action civile contre la Russie en raison de son refus de livrer les systèmes de missiles. «Je n'en ai pas entendu parler (de l'action civile), la seule chose que je sache, c'est que ces livraisons tombent sous le coup de sanctions imposées par le Conseil de sécurité de l'Onu, constituant, de cette façon, un cas de force majeure», a indiqué le ministre russe. En 2007, Téhéran et Moscou ont signé un contrat d'un montant d'environ 800 millions de dollars portant sur les livraisons à l'Iran de cinq divisions de missiles S-300 PMU-1. Il faut souligner que les pays occidentaux, notamment ceux qui sont membres de l'Otan tentent de faire adhérer la Russie à leur organisation. Un sommet est prévu dans ce sens à Lisbonne pour aborder la coopération Russie Otan.