Le Syndicat autonome des travailleurs de l'éducation et de la formation (Satef) observera un sit-in le 5 octobre devant le ministère de l'Education. Cette décision a été prise au cours de la réunion de son conseil national, «après un débat profond sur les conditions de la rentrée scolaire et sociale et les perspectives d'action tant au plan interne qu'externe», indique un communiqué du Satef. Le Satef «lance à un appel sincère et fraternel à tous les syndicats et collectifs pour qui la défense des intérêts des travailleurs, l'autonomie et les droits syndicaux sont des valeurs immuables à se joindre à cette action». Ce syndicat autonome veut marquer la journée du 5 octobre pour dénoncer «l'autoritarisme et à la remise en cause des libertés syndicales chèrement acquises. Pour montrer que nous ne sommes pas satisfaits des réponses apportées à nos revendications matérielles et morales. Pour revendiquer une vraie réforme concertée et émancipatrice pour l'école algérienne». «Décidément, les rentrées scolaires se suivent et se ressemblent pour une communauté éducative qui, chaque année, s'enfonce un peu plus dans la morosité, la lassitude et l'incertitude des lendemains. Cette année encore, le ministère de l'Education n'a rien trouvé de mieux pour motiver les éducateurs, déjà désabusés par une gestion archaïque, autoritaire et hasardeuse du secteur que de verser dans la provocation, la menace et le dénigrement. Ainsi, pour faire porter le chapeau de l'échec de sa réforme qui n'arrête pas de se réformer, le ministre (de l'Education nationale) désigne du doigt pour la vindicte populaire l'éducateur qui serait l'origine du mal et qu'il faudrait reléguer au rang de paria de la société», est-il écrit dans le communiqué. Pour le Satef, «les principaux maux de l'école algérienne résident dans une gouvernance scolaire obsolète, stalinienne et sans perspectives». De même qu'il estime que «l'orientation idéologique obstrue toutes les voies d'accès à l'universalité et la modernité, qui écrase tout critère de performance scientifique et qui fait de l'école un instrument de domination et d'endoctrinement de la société». En troisième lieu, le conseil national pense que «l'obstruction des voies de dialogue et de concertation effectifs. Le dialogue n'est conçu que comme moyen de faire avaliser par les partenaires sociaux les décisions unilatérales du ministère de l'Education nationale». Le conseil national du Satef dénonce d'autre part «avec la plus grande vigueur cette campagne orchestrée contre une communauté éducative coupable aux yeux de ses concepteurs du péché d'oser revendiquer ses droits et de refuser les baillons qu'on veut lui imposer». Le Satef «réitère sa détermination à continuer la lutte pour le recouvrement de la dignité et des droits des travailleurs de l'éducation et appelle les syndicats et les associations de parents d'élèves à s'élever avec vigueur contre ce plan de mise au pas de la société éducative».