Les députés de l'assemblée nationale ont sévèrement critiqué la présence de personnes malades mentales au sein des centres de prise en charge des personnes âgées. Les députés ont alerté sur la nécessité de séparer les deux catégories qui se trouvent actuellement dans les mêmes services afin d'améliorer la prise en charge consacrée pour chacune des deux catégories. Les députés ont également suggéré l'ouverture d'une nouvelle spécialité de gériatrie au sein des hôpitaux pour donner des soins spécifiques aux personnes âgées. Tout en saluant l'initiative de l'élaboration de ce projet visant à favoriser la prise en charge familiale des personnes âgées, les députés ont posé les problèmes de la prise en charge financière. «Comment un enfant qui perçoit un salaire de 2800 dinars mensuellement dans le cadre de l'emploi social peut-il prendre en charge cette personne âgée et malade à domicile ? Ceci s'ajoute aux autres charges familiales que ce père de famille doit assurer», s'est demandé entre autres un député du parti des travailleurs. Dans le même sillage, un grand nombre de parlementaires a suggéré la hausse de la prime des personnes âgées à 6000 dinars, vu qu'elle est estimée actuellement à 3000 dinars seulement. La problématique des personnes âgées errantes a été également soulevée lors des débats sur le projet de loi relatif à la protection des personnes âgées. Les députés du FNA ont demandé à avoir des statistiques fiables sur cette catégorie et surtout les véritables besoins qu'elles expriment et les souffrances qu'engendrent leur handicap et leur âge. Les députés du RND ont regretté l'absence d'une stratégie de protection de ces personnes à long terme. Ils ont évoqué le problème du retard accusé dans la promulgation des textes d'application et proposé de mettre en place un fonds pour les personnes âgées. Renforcement de la couverture sanitaire de proximité Répondant à toutes ces préoccupations, le ministre de la santé Saïd Barkat a précisé que le nombre de personnes âgées est de 2,750 millions de personnes. Il a avoué l'existence d'une confusion terrible entre personnes âgées et malades mentaux. «Nous allons entamer un travail avec le ministère de la santé et celui de la justice pour éviter que ce genre de situation se produise dans ces établissements», a-t-il affirmé en soulignant que les centres de prise en charge de personnes malades ne sont pas dotés de médecins psychiatres. Le ministre a indiqué qu'il existe 877 personnes malades mentales dans les établissements sur 2107 malades enregistrés au niveau national, ce qui représente 0,078%, «un nombre minime», souligne le ministre. Le Samu social a évacué 238 personnes âgées l'année dernière aux différents centres d'accueil. L'Algérie a ouvert 32 centres d'accueil dont 29 sont opérationnels avec une couverture d'un médecin pour 68 personnes âgées, sept autres sont en cours de réalisation et trois au stade d'enregistrement. La capacité d'accueil de chaque centre est de l'ordre de 3610 dont 2107 seulement sont occupés. Concernant l'ouverture de services de gériatrie, le ministre rappelle que c'est une instruction donnée par le chef de l'Etat qui a demandé l'ouverture de services pour le traitement de toutes les pathologies des personnes âgées au sein de chaque hôpital. Le ministre a insisté sur le renforcement de la prise en charge sanitaire à travers la révision de la réglementation. Cette révision va permettre aux cellules d'écoute de proximité de jouer un rôle plus efficace à l'égard de cette catégorie de personnes, vu qu'elle a eu la bonne appréciation de la société. Ce renforcement sera marqué notamment par l'intégration du corps de l'intermédiaire social dans la fonction publique. Saïd Barkat a indiqué que le nombre de cellules d'enquête est de 220 et qu'il a été renforcé de 30 cellules dans la LFC 2010. Pas de prime fixe pour la famille Il a souligné que le fonds de solidarité existe déjà et compte dans ces prérogatives la prise en charge de cette catégorie. A propos de la hausse de la prime destinée aux personnes âgées, le ministre évoque les ressources limitées du fonds de solidarité. «Nous sommes d'abord tenus par l'amélioration des recettes du fonds pour pouvoir ensuite améliorer cette prime», a-t-il indiqué. A propos de l'aide accordée par l'Etat aux familles à faibles revenus en contrepartie de la prise en charge à domicile de cette personne, le ministre précise que «les équipes médicales et les sociologues vont faire l'évaluation des besoins de la personne âgée en fonction des pathologies qu'elles présentent pour qu'un plus soit rajouté à la famille en plus de la prime de 3000 dinars qu'aura la personnes démunie», dira le ministre en marge de la séance. Le projet de loi présenté à l'APN favorise la prise en charge des personnes âgées dans le milieu familial avec une prise en charge sanitaire adéquate. Le texte accorde la priorité à ces personnes dans plusieurs domaines de santé publique avec la garantie de la gratuité ou de la diminution du transport pour les personnes en situation difficile. Le texte de loi vise également à lutter contre la marginalisation des personnes du troisième âge en encourageant la participation de cette frange dans des activités de développement et de promotion. Outre la prime accordée aux personnes sans attaches familiales, ces dernières peuvent être accueillies chez des familles d'accueil ou dans des centres spécialisés. Des sanctions sont prévues par ce même texte à l'égard de toute personne qui délaisse ou met en danger une vieille du troisième âge. Des peines allant d'un emprisonnement de 6 à 18 mois et d'une amende de 20 000 à 200 000 dinars pour tout contrevenant.