Exaspérés par l'indifférence affichée autant par la direction que par les autorités locales à l'égard de leurs problèmes socioprofessionnels et devant l'interdiction qui est faite à leurs représentants syndicaux de disposer de leurs locaux, les travailleurs d'ArcelorMittal Annaba sont entrés en grève avant-hier midi. Les quelques 600 salariés des ateliers laminoirs LAC et LAF, qui avaient entamé le mouvement par un rassemblement devant le siège de la direction générale de leur entreprise lundi, ont été rejoints hier par l'ensemble de leurs collègues de l'unité galvanisation, des aciéries à oxygène et des services de maintenance, soit au total près de 2000 travailleurs selon des sources syndicales. Les grévistes exigent de la direction en plus de la reprise immédiate des négociations de la plateforme de leur plateforme de revendications, la réouverture du siège du syndicat d'entreprise et la restauration de la sécurité interne, qui serait inexistante dans l'enceinte du complexe d'El Hadjar. Et de prévenir que le mouvement de débrayage enclenché ne cessera pas tant que le que le premier homme du syndicat, Smain Kouadria, qui a été victime d'agressions de la part des membres du comité de participation «proche de la direction», selon eux, ne sera pas revenu parmi eux. Rappelons que suite à un différend entre le syndicat et les membres dudit comité de participation, le siège du syndicat d'entreprise avait été scellé et les négociations sur les augmentations salariales et les primes suspendues. Des affrontements violents entre les deux parties avaient eu lieu à chaque fois que les syndicalistes avaient tenté de reprendre possession des lieux. A signaler que Kouadria et ses collègues du syndicat ont multiplié les demandes d'arbitrage en direction de la centrale Ugta et des unions locale et territoriale avant d'opter avec l'aval de l'organisation syndicale et des travailleurs concernés pour le renouvellement par vote à bulletin secret des deux instances. Une proposition qui n'a pas agréé les membres du CP, lesquels ont continué malgré cela à revendiquer le départ des élus avec à leur tête Kouadria. Une demande jugée irrecevable par la plus haute autorité syndicale qui a approuvé l'alternative démocratique et le passage par les urnes. Au mouvement de protestation quasi général qui prévaut depuis avant-hier au sein de l'usine d'El Hadjar, est venue se greffer la revendication de transfert mise sur le tapis par les employés des sociétés de sous-traitance activant pour le compte cd'ArcelorMittal, lesquels réclament leur intégration au nombre de ses propres effectifs. Par ailleurs, les travailleurs qui observent le débrayage ont empêché les membres du Comité de participation d'accéder au complexe après avoir longuement applaudi la décision du groupe de mettre fin aux fonctions du DRH de l'entreprise, Daniel Atlan, pour sa mauvaise gestion du dossier socioprofessionnel d'El Hadjar, affirment des syndicalistes, lesquels rappellent que c'est cet homme, qu'ils accusent d'intelligence économique, qui a été à l'origine du différend qui a mis dos à dos les deux parties.