La hausse de l'euro face au dollar s'est répercutée sur plusieurs blocs régionaux, notamment l'Afrique du Nord. Au marché parallèle, le taux est de 1 euro pour 135 DA. La monnaie unique européenne a franchi le seuil de 1,40 dollar. Cette augmentation a fait augmenter les cours de change sur le marché officiel ou parallèle. Si les opérateurs économiques européens s'inquiètent de la diminution de leurs exportations, en Algérie, ce sont les futurs pèlerins qui peuvent se trouver face à un dilemme. Ils doivent acheter un euro fort pour les besoins de leurs dépenses sur les lieux de pèlerinage. En effet, les cambistes du marché informel ont profité de la situation qui prévaut en Europe et sur les places boursières pour accroître leurs profits. Mais c'est surtout sur le marché officiel que la hausse de l'euro prend des proportions inquiétantes. Même s'il est connu que les opérateurs économiques algériens ne s'approvisionnent que timidement sur les places bancaires nationales, il est à noter que dans ces établissements, l'euro a atteint jeudi la barre des 100,7 dinars. Quant au marché informel, les cambistes, à titre d'exemple ceux du square Port Saïd, le vendaient en fin de semaine à 135 DA. Ceci étant, si l'euro a augmenté, le dollar américain reste stable. Il était proposé à la vente à 78 DA. Et sur le marché parallèle à 82 DA. Sur les cours internationaux, la monnaie nord-américaine n'a pas connu de variations. Raison pour laquelle la Banque centrale européenne accuse les trésoriers de Washington de laisser les taux à leur plus bas niveau. Les économistes européens s'inquiètent pour d'autres raisons. Ils estiment que «l'euro supporte une part disproportionnée de l'ajustement des taux de change». «Ce qui pénalisera nos exportations», affirment-ils. Dans la ligne de mire des économistes du vieux continent figure le yuan chinois et le yen japonais. Cette hausse de l'euro intervient juste avant la tenue (hier, ndlr) de la réunion des ministres des Finances des pays du G7 à Washington. De son côté, le Fonds monétaire international (FMI) est entré dans ce débat de hausse de l'euro. Il fera «des propositions pour éviter la guerre des changes», selon l'expression de son directeur général, Dominique Strauss-Kahn.