«L'EN est en grand danger. Si on ne se calme pas et si on ne fait pas une analyse objective sur la situation actuelle de l'équipe, on va entrer dans une grave crise. Il faut établir un programme de travail pour que l'équipe puisse retrouver son niveau habituel avant l'échéance capitale de mars 2011 et accorder surtout la priorité au volet psychologique», a lancé Rabah Saâdane sur Nessma TV, quelque peu étonné par la performance de ses anciens poulains à Bangui. Je n'ai pas suivi le match à la télé, mais je pense que le rendement de l'équipe n'est pas normal et ordinaire. En principe, les joueurs doivent être mieux en forme en cette période. La forme commence en effet à venir en octobre. Je n'étais pas avec le groupe et je ne sais pas ce qui s'est passé et dans quelles conditions s'est joué le match et comment on l'a préparé. Je sais que les conditions climatiques sont défavorables en Afrique avec une forte chaleur et un taux d'humidité très élevé», a souligné Saâdane. «Belhadj est très faible défensivement» Quand on lui a demandé de se prononcer sur le changement tactique opéré par Benchikha, cheikh Saâdane n'a pas hésité à dire que son successeur a cédé aux pressions et aux appels qui réclamaient l'abandon du 3-5-2 qu'il avait lui-même l'habitude d'adopter. «Benchikha a subi des pressions pour changer de tactique. Des gens n'ont pas cessé de revendiquer l'abandon du 3-5-2 après mon départ. Benchikha a peut-être cédé comme il se peut que c'est l'absence de Halliche qui a dicté ce changement tactique. Moi, j'avais opté pour le 3-5-2 sur la base des joueurs que j'avais à ma disposition. Comme Belhadj est très faible défensivement et qu'il y avait trois défenseurs axiaux de haut niveau, j'ai choisi cette option d'une défense à trois pour assurer une bonne couverture», a-t-il expliqué. «Nos joueurs ne sont pas intelligents, ils étaient au repos passif pendant un mois» L'ex-driver des Verts justifie le mauvais départ de l'EN dans les éliminatoires de la CAN 2012 par la reprise tardive des entraînements par la plupart des joueurs après avoir pris un repos d'un mois à leur retour d'Afrique du Sud. «La plupart des joueurs étaient au repos passif pendant un mois et il leur faut trois mois pour retrouver la forme. Ils ne sont pas intelligents. Après un repos passif d'un mois, on perd sa forme et on repart à zéro. Personne ne les a suivis et orientés. Moi, je devais partir après le Mondial où mon contrat est arrivé à son terme. Il y avait une rupture. C'était une période transitoire. Lorsque j'ai accepté de continuer ma mission à la demande des responsables de la FAF qui voulaient la stabilité, j'ai demandé à ce qu'on soit patient. Je savais qu'on allait passer une période très délicate. C'est prouvé scientifiquement. Après un repos total d'un mois, un joueur a besoin de trois mois pour qu'il retrouve toute sa forme. Les gens ne l'ont pas compris et disaient comment on n'a pas réussi à battre une petite équipe de la Tanzanie alors qu'il n'y a plus d'équipe faible en Afrique. On voulait que je parte et j'ai démissionné. On pensait qu'un changement d'entraîneur allait provoquer un choc psychologique, mais c'est le contraire qui s'est produit», a relaté Saâdane. «C'était risqué de miser sur les joueurs de la JSK et de l'ESS» Interpellé sur la possibilité de faire appel aux joueurs de la JSK et de l'ESS qui avaient l'avantage de prendre part à la Ligue des champions d'Afrique, l'ex-patron de l'EN a indiqué que cette option était des plus risquées. «C'était risqué de miser sur les joueurs de la JSK et de l'ESS, voire sur l'EN A' carrément. Cette alternative pouvait se solder par un échec. J'avais un effectif en place et il m'était difficile de tout changer», a-t-il précisé.