Un mois après son entrée en vigueur, la mesure portant interdiction de l'occupation de la voie publique, quel que soit le motif, à la Basse-Casbah, demeure d'actualité. Depuis la nuit du mardi 14 septembre, la police interdit le trabendo et le stationnement anarchique de voitures à la place des Martyrs, Ketchaoua, Amar el Qama (en partie), Bab Azzoun et Ahmed Bouzrina. Cela fait un mois depuis que la police a interdit le trabendo dans les rues de la Basse-Casbah. Cette mesure est entrée en vigueur officiellement dans la nuit du mardi 14 septembre. Le lendemain, quand les trabendistes étaient venus s'installer comme d'habitude à la place des Martyrs, Ketchaoua, Amar El Qama (en partie), Bab Azzoun et à Ahmed Bouzrina, ils avaient trouvé là de nombreux policiers armés de gourdins et qui ont investi les lieux dans l'objectif de leur barrer la route. Le coup était dur à encaisser sachant que les vendeurs pensaient faire l'affaire de l'année avec notamment la rentrée scolaire et les dépenses qu'elle occasionne. En parallèle, cette action d'envergure a réjoui les commerçants qui travaillent dans la légalité et qui ont beaucoup souffert de la concurrence déloyale. Les transporteurs et les voyageurs ont eux aussi trouver leur compte : désormais, ils pourront fréquenter les arrêts de bus sans encombre. Au moment des faits, personne n'a pensé à une interdiction du marché parallèle où activent des centaines de personnes, pour ne pas dire des milliers, versées dans la vente, sur la chaussée, des effets vestimentaires (essentiellement pour femmes), les fruits et légumes, les produits électroménagers et même le pain, industriel ou traditionnel. Ceci pour la simple raison que la police avait l'habitude de faire des descentes de temps à autre, quand il fallait débloquer la circulation automobile ou céder le passage à une délégation de touristes ou des hôtes étrangers venus visiter la Casbah et ses monuments antiques. Dans pareils cas, les vendeurs sont poussés dans les ruelles de la basse-Casbah, pour être à l'abri des regards. Une fois la police repartie, le marché renaît de ses cendres en un rien de temps. Mais depuis la nuit du 14 septembre, les services de sécurité sont présents sur les lieux en permanence. Leur mission : empêcher tout commerce parallèle et toute occupation illégale de la voie publique. Même les stationnements anarchiques de voitures ne sont plus tolérés. Les trabendistes qui ont tenté de dresser leurs tables malgré l'interdiction sont vite rappelés à l'ordre que ce soit par des agents en tenue réglementaire ou en civil. Exception faite d'une rixe à la rue Ahmed Bouzrina (Ex-La Lyre) entre jeunes vendeurs et des policiers, et qui s'est produite dans la première semaine du déploiement de la police, aucun incident n'est à déplorer. Les concernés, qui y travaillaient depuis toujours, ont encaissé le coup sans vraiment réagir. Le maintien sur place du dispositif de sécurité a découragé plus d'un. C'est ainsi que plusieurs vendeurs dans ce marché parallèle, logeant dans les dortoirs de la ville, ont préféré regagner leurs régions respectives. Malgré une présence remarquée de ses agents dans la vieille ville, la police renforce chaque fois son emprise sur le phénomène par la mobilisation continue de ses éléments. Il demeure que le trabendo persiste dans certaines ruelles et une partie de la rue Amar El Qama qui abrite le marché couvert du même nom. De plus, chaque jeudi au soir, quelques vendeurs étalent leurs produits à même le sol au long du mur de clôture protégeant le chantier de la gare centrale de métro, à la place des Martyrs. Ici, on tente d'écouler des articles déjà utilisés. En somme, l'interdiction d'occuper la voie publique, quel que soit le motif, demeure d'actualité un mois après son entrée en vigueur.