Les treize militants sahraouis des droits de l'homme, ayant participé, à Mijek, aux festivités de commémoration du 35e anniversaire de la déclaration de l'unité du peuple sahraouie, ont animé, jeudi dernier, une conférence de presse, dans ce territoire libéré, au terme de laquelle ils ont rendu public quatre revendications qui sont «la nécessité de respecter le principe des droits de l'homme et les défendre, la non-exploitation des richesses naturelles du Sahara occidental, rendre public le sort réservé aux disparus et le jugement des tortionnaires appelé à la nécessité de respecter le principe des droits de l'homme». C'est la première fois qu'une délégation de militants sahraouis des droits de l'homme arrive dans un territoire sahraoui libéré. «Ce qui constitue un message clair quant à la détermination du peuple sahraoui à la libération de son pays», expliquent des militants. Ces militants sahraouis qui participent à la 16e rencontre de la communauté sahraouie du Sud, ont témoigné sur les graves atteintes aux droits de l'homme, commises par le régime marocain contre les Sahraouis se trouvant dans les territoires occupés. C'est ainsi que l'une des militantes, Hayet Errakibi, a témoigné sur «des viols de femmes sahraouies, dans les territoires occupés, avant de les filmer sur vidéo, par des Marocains, afin de dissuader les femmes sahraouies, dont des étudiantes universitaires, de revendiquer leurs droits». El Arbi Messaoud, secrétaire général du Rassemblement des défenseurs sahraouis des droits de l'homme, venu de la ville sahraouie occupée, Laâyoune, a rappelé que «plus de 50 Sahraouis sont portés disparus, et, près de 40 détenus politiques croupissent dans des prisons marocaines, dont celle de Lakehal, les prisons locales de Tiznite, Aït Mouloud et Marrakech, la prison centrale de Kenitra, ainsi que la prison de Beni Slimane». Malgré toutes les souffrances endurées, dont la torture, les militants sahraouis des droits de l'homme, vivant dans les territoires occupés, et les interpellations dont ils pourraient, diront-ils, faire l'objet à leur retour dans ces territoires, ces militants expliquent : «Le message que nous voulons transmettre, c'est celui des souffrances endurées par les sahraouis dans les territoires occupés, et dire que l'intifadha (insurrection) se poursuit, depuis 2005, malgré la déformation des faits par le Maroc», ajoute El Arbi Messaoud. Il a tenu à rappeler que c'est la dixième délégation des militants sahraouis des droits de l'homme qui visite les camps de réfugiés, en une année, illustrant, selon lui, «la détermination du peuple sahraoui à obtenir son indépendance». Ces 13 militants ayant participé à ces festivités, dont Ahmed Salem Abdelhai, Mohamed Echeikh et Lamine Saïd Essahel, ont exprimé leur détermination à lutter pour l'indépendance de leur pays. Cette détermination est exprimée par l'ensemble du peuple sahraoui déterminé à obtenir la libération de son pays. Pour ce qui est de la propagande marocaine selon laquelle «les sahraouis sont de plus en plus nombreux à opter pour la vie dans les territoires occupés», Mohamed Salem a expliqué que «ceux qui se rendent dans les territoires occupés, et que le régime marocain présente comme étant des Sahraouis venant des camps de réfugiés, sont de 60 à 70 % des Mauritaniens, et une minorité d'adolescents sahraouis n'ayant pas pu supporter les souffrances caractérisées par les conditions de vie très dures». A ce titre, El Arbi Messaoud invite à «la sensibilisation du peuple mauritanien sur son exploitation par le Maroc dans le dossier du Sahara occidental».