L'exécution par Mitterrand de 45 nationalistes est une preuve que l'indépendance a été arrachée par la force. Selon le combattant Ahmed Mahsas, un des leaders d'une importante organisation durant la guerre de libération, l'exécution sous l'ordre de l'ex-président français François Mitterrand de 45 nationalistes algériens, guillotinés en 1957, est une preuve concrète que le peuple algérien a arraché son indépendance par la force. Ce n'est donc pas la France qui a offert la liberté aux Algériens. En réaction au livre de Benjamin Stora et de François Malye, qui a dévoilé les crimes commis par Mitterrand durant la guerre de libération lorsqu'il était ministre de la Justice, Ahmed Mahsas a évoqué le silence observé par les autorités algériennes quant à cette question liée au passé colonial, soulignant la nécessité de faire éclater la vérité et révéler les mystères de l'histoire. Les faits réels de la guerre de libération sont censés être découverts et écrits dans l'histoire, par des historiens algériens et non pas d'un pays colonisateur. Notre interlocuteur estime que ce genre de révélations dévoile la vérité sur des faits insensés montés de toute pièce et qui ne sont pas en rapport avec la vérité. Le combattant Mahsas estime que le colonialisme est devenu une réalité, et nous ne pouvons en aucun cas changer le cours de l'histoire que nous le voulons ou pas. La guerre de libération ne peut pas être qualifiée d'une seule image, en dépit des contradictions, des avantages et des interprétations qui lui ont été apportés, malgré cela, l'histoire reste unique et non intégrale. Le livre sur «François Mitterrand et la guerre d'Algérie» a dévoilé l'exécution de plusieurs dizaines de résistants algériens par ce dernier, essentiellement en 1957. «Alors qu'il quittait le ministère de la Justice, le garde des Sceaux a laissé sans broncher aller à la guillotine des nationalistes algériens, qu'ils aient ou non du sang sur les mains», rapporte le livre. Ledit livre a été publié, après deux années d'investigation faites par l'historien Benjamin Stora et le journaliste François Malye. Pour la première fois, le livre relate un aspect mystérieux de la vie de François Mitterrand qui a aboli la peine de mort en 1981. Le livre, qui a été édité par la maison Calman Levy, précise que «Mitterrand a permis quand il était ministre de la Justice du gouvernement socialiste, de guillotiner les nationalistes algériens qu'ils aient ou non du sang sur les mains». Les auteurs ont aussi recueilli, en France et en Algérie, les témoignages inédits d'acteurs de cette période, comme l'historienne Georgette Elgey qui fut témoin des événements en tant que journaliste puis conseillère à l'Elysée à partir de 1982, et de personnalités comme Robert Badinter, Roland Dumas, Michel Rocard ou Jean Daniel.