La relation entre notre pays et les socialistes français est truffée de coups bas, bien souvent criminels. La problématique des personnes disparues en Algérie est désormais de nature transfrontalière. Les dernières révélations faites par Farouk Ksentini, président de la commission ad hoc en charge de ce dossier, abondent largement dans ce sens. SOS Disparus, association engagée dans ce combat, recevrait ainsi de l'argent de la part de Danielle Mitterrand. Selon des révélations faites par M. Mustapha Farouk Ksentini, également président de la Commission de la promotion et la protection des droits de l'Homme (Cnppdh), Mme Danielle Mitterrand, veuve de l'ex-président français, le défunt François Mitterrand, serait derrière le financement de cette l'association (non agréée). Ksentini, qui a toujours prôné la pondération, semble être sorti de ses gonds à la suite de la «mauvaise foi» sans limite affichée par certaines associations, «gérées comme des sectes», s'indignait-il lorsqu'il avait été l'invité de notre rubrique «A coeur ouvert avec L'Expression». SOS Disparus, que préside en Algérie Mme Fatma Yous, active pour que la lumière soit faite sur le sort des disparitions dites «forcées», survenues durant la décennie 90, au plus fort du terrorisme. «SOS Disparus est financée par Mme Mitterrand», dira M.Ksentini lors de son intervention, hier, sur les ondes de la Chaîne I. De tels propos de la part de celui qui est à la fois président de la Cnppdh et du mécanisme ad hoc mis en place par le premier magistrat du pays pour résoudre le problème des disparus, sont d'une portée politique indéniable. Même si M.Ksentini ne le dit pas clairement, le fait que Mme Mitterrand assure le financement de l'association SOS Disparus, cela s'apparente à une tentative d'ingérence dans les affaires internes de l'Etat algérien. Et pour cause, est-il nécessaire de souligner que le dossier des disparus en Algérie est pris en charge de manière officielle par les plus hautes autorités du pays, dès l'installation de la commission ad hoc chargée de sa gestion. Mme Danielle Mitterrand est, pour rappel, à la tête d'une fondation basée en France et dont les actions initiées sont censées être à caractère caritatif. En effet, la veuve Mitterrand ne vise en réalité à travers ces actions que, la promotion des objectifs de l'Internationale socialiste dont influence au sein de ce conglomérat d'association et de partis politiques n'est plus à démontrer. Ce conglomérat, rappelle-t-on, a déjà désigné d'un doigt accusateur les autorités algériennes d'être responsables des disparitions survenues dans notre pays. Aujourd'hui, et en tenant compte des révélations de M.Ksentini, il semble légitime de se poser la question de savoir si l'Internationale socialiste n'est-elle pas en train d'instrumentaliser la question des disparus en Algérie? Aussi, l'association SOS Disparus, également représentée en France par la personne de Nacira Benbitour est-elle réellement la seule association dont le financement est assuré par Mme Danielle Mitterrand? Il est légitime de se poser cette question partant du constat que les socialistes français ont accumulé les taches noires dans leurs relations conflictuelles avec notre pays. Mitterrand, est-il besoin de le rappeler, était ministre de l'Intérieur au moment du déclenchement de la guerre de Libération nationale et de la répression farouche abattue sous ses ordres contre notre peuple. Il a par la suite occupé le poste de ministre de la Justice, garde des Sceaux au moment où le premier martyr algérien, Zabana, se faisait guillotiner. Depuis, un froid systématique, non dénué de quelque racisme et goût amer du «paradis perdu» s'installe systématiquement entre Alger et Paris à chaque fois que les socialistes sont au pouvoir. N'a-t-il pas fallu que le gaulliste Chirac prenne les commandes à L'Elysée et que Bouteflika devienne son vis-à-vis outre-Manche pour que les relations, toujours passionnelles entre ces deux pays, atteignent un niveau d'excellence depuis toujours souhaité par les deux peuples? Entre-temps, durant les années 90, il a fallu batailler dur pour contrecarrer tous les complots internationaux ourdis contre notre pays par le PS français dans le cadre de ses activités au sein de la puissante Internationale socialiste. La commission ad hoc, composée de membres désignés par le président Bouteflika et activant sous les auspices de M.Ksentini, a déjà entamé, selon ce dernier, une série de contacts avec toutes les parties concernées par le problème des disparus, entre autres les services de sécurité (police, gendarmerie et membres de l'ANP) ainsi que les familles des disparus. Ces contacts ont pour objectif l'établissement d'un rapport, dont une partie a déjà été remise au président Bouteflika en vue de prendre les décisions adéquates, aussi bien en termes «d'aide sociale» en faveur des familles des disparus, qu'en ceux de situer les responsabilités. A ce jour, affirme M.Ksentini, joint hier par téléphone, les familles des disparus sont reçues à l'intérieur du siège de la Cnppdh. «Nos portes sont ouvertes et nous recevons quotidiennement les familles des disparus venues de tout le territoire national (...). L'Etat négocie chaque jour avec ces familles dans le cadre du mécanisme ad hoc», a-t-il déclaré. Et d'ajouter: «70% des familles des disparus ont accepté la proposition d'aide sociale faite par l'Etat.» Pour le reste, nous confie M.Ksentini, 8% de ces familles sont d'un avis indécis, alors que seulement 22% d'entre elles ont affiché un refus catégorique vis-à-vis de la proposition d'aide sociale. Ce qui est certain, aux yeux du président de la Cnppdh, c'est que l'association SOS Disparus ne représente qu'elle-même. Mieux, M.Ksentini a qualifié cette association de «véritable machine de guerre».