Des frictions et des tensions entre élus ont conduit à la paralysie de plusieurs commissions de l'Assemblée populaire communale d'Oran. C'est du moins l'explication fournie par plusieurs membres de l'APC pour justifier les nombreux problèmes vécus au quotidien par les citoyens au contact de l'administration locale. Dans la wilaya, on semble avoir dépassé l'écueil des blocages des APC constatés à travers le pays. Les luttes partisanes qui sont à l'origine de cette situation ne semblent plus constituer un motif de blocage depuis la promulgation de la circulaire du ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales fixant les modalités de retrait de confiance. «Les 26 communes connaissent une foule de problèmes mais cela n'a pas conduit à leur fermeture ou leur paralysie, on continue à faire avec les incompatibilités d'humeurs entre élus et avec les intérêts de clans ou partisans», dira un élu de la commune d'Oran. Le dernier retrait de confiance signalé dans la commune de Hassi Bounif s'est déroulé sans heurt et sans conséquence sur le bon fonctionnement des différents services de cette commune située à l'est d'Oran. L'ancien wali avait usé de beaucoup de tact pour éviter le blocage de la mairie d'Oran quand plusieurs élus avaient voté une motion de retrait de confiance au président de l'Assemblée au début de cette année. Plusieurs rounds de négociation et de discussion et des «missions de bons offices» ont permis d'éviter la paralysie de l'APC. L'originalité pour la commune d'Oran est quelle est subdivisée en 13 secteurs urbains avec une gestion déléguée. L'élu désigné à la tête de ce secteur ne jouit pas d'un vaste champ de prérogatives, ce qui crée parfois des frictions avec l'administration communale. «Il y a quelques jours, le délégué du secteur de Sidi El Bachir a jeté l'éponge en motivant son départ par les nombreux problèmes qu'il a rencontrés dans l'exercice de ses fonctions. Il n'était pas le maire mais il devait, aux yeux des citoyens, jouer au premier magistrat du secteur alors qu'il n'est qu'un délégué», dira un élu. Actuellement, plusieurs commissions ne siègent plus, entraînant de fâcheuses conséquences sur le quotidien des citoyens. Actuellement, la commission hygiène et assainissement ne se réunit plus, entraînant le blocage du vote du budget de fonctionnement. Cela a entraîné la paralysie du parc roulant pour le ramassage des ordures ménagères. «70% des engins du parc roulant sont à l'arrêt faute de pièces détachées qui ne peuvent être acquises sans budget. Et les exemples de paralysie de ces commissions sont multiples, à l'image de celle des marchés qui ne fonctionne plus pour un problème d'incompatibilité entre certains élus ou celle de l'état civil dont les couacs ont retardé le transfert du siège des services à M'dina J'dida ou qui empêchent la mise en place de nouveaux mécanismes favorisant le retrait des documents, à l'instar des extraits de naissance ou du 12 S», dira un élu. Actuellement, toutes les APC donnent l'impression d'avoir dépassé le spectre des blocages qui pèsent sur un grand nombre de collectivités à travers le pays. Mais en réalité, c'est une autre forme de paralysie, plu sournoise, à laquelle font face les Assemblées élues d'Oran, empêtrées dans un fatras de problèmes entre élus qui n'arrangent ni les affaires du citoyen et qui bloquent toute dynamique de développement local.