Le temps aujourd'hui est au retrait de confiance et les assemblées élues qui avaient dépassé cet aléa, il y a quelques années, sont retombées dans leurs travers, au grand malheur du développement local qui prend un sérieux coup. C'est du moins l'analyse des observateurs de la scène publique locale à Oran qui se disent désorientés par la cascade de motions de retrait de confiance aux maires de plusieurs localités. Il y a quelques jours, le premier magistrat de la localité de Bir El Djir avait fait l'objet d'une correspondance adressée au chef de daïra et au wali, par laquelle une dizaine d'élus, dont des présidents de commission de l'assemblée populaire, avaient décidé de le lâcher. Cette situation on la croyait révolue depuis la mise en garde adressée en 2008 aux élus par le ministre de l'Intérieur de l'époque, Yazid Zerhouni, qui leur avait rappelé les procédures de vote de retrait de confiance et de destitution pour éviter aux APC tout blocage. Il y a deux jours, des élus de la commune d'El Braya ont enfourché la vague de retrait de confiance pour soumettre au chef de daïra une demande par laquelle ils se démarquent de ce qu'ils qualifient d'agissements illégaux du maire. Cette initiative n'a pas été suivie d'effet puisque le chef de daïra, dans sa réponse, a rappelé aux élus les procédures légales, qui n'auraient pas été observées. Il a même rappelé que la situation de blocage qui prévaut dans cette localité où les commissions ne siègent plus, pourrait contraindre les pouvoirs publics à prononcer la dissolution de l'assemblée. Les élus signataires de cette motion disposent donc de quelques jours seulement pour revoir leur position. Ils sont appelés à trouver un dénouement à ce blocage qui porte préjudice au cadre de vie des citoyens de leur commune. Selon les membres élus, la commune n'a pas encore consommé ses budgets primaire et complémentaire alors que de nombreux points noirs caractérisent leur localité. «Tout manque chez nous ! Tous les projets sont à l'arrêt, qu'ils soient de développement local ou sectoriel. Les routes sont détériorées, l'éclairage public est défaillant, le réseau d'assainissement est inexistant. Le volet des dettes reste otage de ces manœuvres qui n'arrangent en rien les citoyens de cette ville. Et pourtant notre commune a bénéficié d'aides de la wilaya à travers des subventions pour l'équipement et la rénovation des écoles primaires», affirment-ils. Plus critiques, ces derniers ajoutent : «Nous avons adressé plusieurs correspondances au wali d'Oran, sollicitant son intervention dans l'intérêt général. Notre président ne tient compte d'aucun briefing hebdomadaire de l'assemblée locale.» Et de poursuivre : «Nous qualifions ces agissements d'abus de pouvoir. Il fait tout ce qu'il peut pour déstabiliser l'assemblée.» En attendant, d'autres communes se trouvent confrontées à ce problème qui risque de porter un coup dur aux efforts de développement local. Ce sont pas moins de dix communes de la wilaya d'Oran qui vivent cette situation qui peut dégénérer si le holà n'est pas mis.