Vingt-deux organisations à caractère national et associations de quartier ont signé un appel, adressé au ministère de l'Intérieur, demandant une intervention «en urgence» afin d'installer le nouveau président de l'APC de la Casbah. Bloquée depuis son installation en décembre 2007, l'assemblée est sans P/APC depuis la destitution de Amar Ztéli (FLN) le 29 avril dernier. Le souhait de la majorité des élus de voir Farid Boussahia (du même parti) lui succéder n'a jamais été entériné par l'administration. Le conflit opposant initialement les membres de la liste majoritaire (FLN) continue de miner la situation. Resté en marge du conflit entre élus qui a provoqué le blocage de l'APC de la Casbah depuis son installation en décembre 2007, le mouvement associatif tente de s'impliquer réellement et activement dans le processus de déblocage de l'assemblée locale restée sans président depuis fin avril dernier (six mois). En fait, vingt-deux associations ont signé, le dimanche 17 octobre, un appel adressé au ministre de l'Intérieur et des collectivités locales, dont des copies ont été envoyées au wali et au nouveau wali délégué de Bab El Oued. «Nous, représentants de la société civile de la commune de la Casbah, entre associations et organisations nationales et de jeunesse, nous vous demandons d'intervenir en urgence afin d'installer le nouveau président de l'APC de La Casbah pour nous permettre ainsi de relancer le mouvement associatif après un gel qui aura duré trois ans», lit-on dans la brève lettre envoyée au ministre Daho Ould Kablia. Parmi les signataires de cet appel, le premier du genre depuis le début de la crise, on retrouve la coordination nationale des enfants de chouhada (Cnec), l'organisation nationale des enfants de chouhada (Onec), les scouts musulmans algériens (groupe Ech-chihab…), associations El Wiam, Miséricorde et générosité, l'Alliance des parents des disparus (APD), JSB, NCR (clubs sportifs amateurs). Les responsables locaux des organisations nationales et des associations de quartier sortent ainsi de leur mutisme deux semaines après le mouvement annoncé par la présidence de la République dans le corps des walis et des walis délégués. Le jeudi 30 septembre, la présidence a fait savoir, dans un communiqué rendu public, que le wali délégué de Bab el Oued, Saïd Méziane, est promu au rang de wali de Tamanrasset. A sa place, c'est l'ancien secrétaire général de la wilaya de Tébessa qui a été choisi. M. Zerfa a été officiellement installé dans ses fonctions le 5 octobre à l'occasion d'une cérémonie qui s'est déroulée à la salle des conférences de l'ex-comité de la ville d'Alger. Dix élus de l'APC de la Casbah (sur 15) accusaient l'ancien wali délégué d'entretenir le blocage de l'assemblée par son inaction. La nomination d'un nouveau commis de l'Etat est-elle annonciatrice de changement dans le traitement réservé par l'administration au dossier ? «L'administration, c'est-à-dire le wali et le wali délégué de Bab el Oued, est prête à débloquer la situation. C'est au niveau de la mouhafadha que les choses se compliquent et qu'on continue d'entretenir le blocage», affirme, au Temps d'Algérie, Farid Boussahia, élu FLN et prétendant à la présidence de l'assemblée de la Casbah. Pour lui, c'est le conflit qui divise les huit élus de son parti, un différend qui serait aggravé par l'implication des membres de la mouhafadha, qui empêche de trouver une solution à la crise. L'APC, pour rappel, est sans président depuis la destitution de Amar Ztéli (FLN), le 29 avril dernier, par un vote de défiance à la majorité absolue des membres de l'assemblée. La destitution a été confirmée par le wali, le 12 mai, qui a désigné un administrateur pour gérer les affaires courantes en attendant l'installation d'un nouveau P/APC. Cette installation n'a pas encore eu lieu. Bien que disposant de la majorité des voix, l'administration n'a jamais donné une suite favorable au souhait de la plupart des élus de voir M. Boussahia succéder au maire déchu de ses fonctions sous prétexte que c'est à la liste de la majorité de dégager un postulant. Il va sans dire que le blocage de l'assemblée empêche la prise en charge des affaires de la population.