Contrairement à l'année dernière, la campagne de vaccination, qui a débuté depuis une semaine, n'a pas drainé grand monde dans les établissements de santé publique de proximité, chargés de mener l'opération. Hautement recommandé par l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour les personnes immunodépressives, le vaccin antigrippal est disponible depuis le 17 octobre dans les établissements publics de santé de proximité (EPSP) ainsi qu'au niveau des pharmacies. Et même si la campagne de sensibilisation et d'information n'a pas été de mise, les habitués au vaccin n'ont pas manqué ce rendez-vous annuel. Une certaine désorganisation a été enregistrée au début de l'opération puisque le ministère de la Santé a sélectionné certains EPSP au détriment d'autres, désorientant ainsi les concernés par la vaccination. D'ailleurs, la plupart d'entre eux se sont rendus aux CHU, avant d'être orientés vers les structures désignées par le ministère de la Santé. Il est à noter que les CHU n'ont réceptionné que des quotas très limités, réservés à leur personnel. A l'hôpital Djilali Belkhenchir (ex-Birtraria), par exemple, la direction a reçu 450 doses de vaccin depuis le lancement de la campagne et 80 personnes se sont fait vacciner depuis cette date. Les quotas réservés aux EPSP sont estimés très minimes par rapport à la population concernée par la vaccination dans chaque commune. Les malades sont souvent obligés d'acheter leur vaccin à 500 DA chez les pharmaciens. Ces derniers, pour leur part, n'ont pu acquérir qu'un quota très réduit et qui a été fixé par les grossistes, soit 50 doses par officine. Un pharmacien établi dans la commune de Beni Messous affirme que les 50 doses achetées au cours de la première semaine ont été vendues, alors que le deuxième quota est presque entièrement consommé. Il y a lieu de rappeler que les autorités sanitaires ont réceptionné 2 100 000 doses de vaccin, dont 120 000 destinées aux enfants. La composition du vaccin pour la saison 2010-2011 a subi des modifications par rapport à la saison précédente, à savoir l'inclusion d'une autre défense contre le virus de la grippe A. Il faut se faire vacciner avant l'hiver Contacté par nos soins, le chargé de la communication de la santé publique, le docteur Djamel Oulmane, estime que, cette année, le vaccin a été réceptionné à temps. «Il faut vacciner avant l'hiver, car le froid diminue les défenses chez les personnes âgées et les malades chroniques», souligne-t-il, en précisant que la grippe saisonnière a fait quelques morts en Algérie, l'année dernière. C'est pour cela que le système sanitaire de différents pays préconise la vaccination pour protéger cette frange de la population vulnérable. Il explique dans ce cadre que ce n'est pas la grippe qui tue, c'est l'association avec une autre pathologie qui engendre des complications très graves. Il rappelle que le vaccin est recommandé aux personnes âgées de 65 ans et plus, les personnes atteintes d'une maladie chronique (maladies respiratoires, cardiaques, diabète et maladies métaboliques), les femmes enceintes à partir du deuxième trimestre de la grossesse ainsi que les pèlerins. Le docteur Oulmane recommande, par ailleurs, à nos concitoyens d'adopter les moyens de prévention, notamment de se préparer physiquement à l'avènement de l'hiver en optant pour une alimentation saine et équilibrée, tout en insistant sur la consommation de fruits riches en vitamine C. Autres conseils de prévention, se laver fréquemment les mains à l'eau et au savon, utiliser un mouchoir en papier, éviter les accolades, surtout en cas d'atteinte par la maladie, et surtout ne pas se toucher les yeux, la bouche ou le nez sans se laver les mains. Il est également nécessaire de se faire vacciner avant chaque hiver, particulièrement pour les personnes immunodépressives qui doivent au préalable se référer à leur médecin.