La présidente de la section pénale du tribunal d'el harrach (cour d'Alger) a dû se morfondre pour situer le vrai document du faux. L'article 222 du code pénal est vraiment un casse-tête. Des documents scannés et refilés à l'administration font perdre un temps fou, surtout que ces victimes de faux sont généralement des gens cupides, stupides, à la recherche du gain facile. Résultat, il leur arrive de laisser sur le carreau leurs biens et souvent leur liberté de courir. Les quatre inculpés de faux dont deux sont détenus, savent ce qui les attend à l'issue de l'audience que préside cette terrifiante présidente de la section correctionnelle du tribunal d'El Harrach, une présidente qui ne fait pas dans la dentelle lorsqu'elle a sous les yeux un dossier qui traite du «faux commis» dans certains documents administratifs et certificats, cette section «cinq», un truc qui est prévu et puni par les articles 222 au 229 ! Huit articles qui décortiquent le faux et son usage, or dans ce dossier, les quatre inculpés dont deux fonctionnaires communaux repoussent violemment et fermement l'inculpation. Nadia belkacem, la représentante du ministère public, nous a semblé au-dessous de la compréhension de cette affaire. apparemment, il y a quelque chose qui ne tourne pas rond : Bedri selma, la juge, la pression aidant, avait beau feuilleter le dossier, elle sentait quelque chose mais n'arrivait pas à dégotter l'os de ce dossier. D'ailleurs, la connaissant accrocheuse et méfiante, nous avions la ferme conviction qu'elle devait penser que si le magistrat instructeur a balancé tout ce beau monde, c'est que le dossier était bien ficelé. Il faut dire que le «team» de alled, le doyen des juges d'instruction, même avec la perte de soumeya kassoul, montée à «Saïd Hamdine» présider aux destinées de la section correctionnelle du tribunal de bir mourad raïs, était composé d'étoiles, dont boukrouh farid cherifi, abderazak bensalem, ces juges d'instruction qui se sont presque spécialisés dans les audiences à huis clos, car l'étude approfondie nécessite du temps, beaucoup de temps, de la mesure et surtout de l'intégrité. Or, le dossier du jour est passé par le «tamis» de la première chambre d'instruction où la mouche ne peut voler et donc perturber les investigations. Des investigations dont le résultat premier a vu le juge d'instruction envoyer quatre bons fonctionnaires et commerçants pris dans le filet de l'article 222. Ajoutez le fait que ces zigotos se sont présentés sans avocats, car dira l'un d'eux : «premièrement, je suis innocent donc je ne vois pas pourquoi je devrais constituer un conseil et secondo, je suis un petit fonctionnaire démuni et je n'ai donc pas les moyens de m'en constituer un.» Ce raisonnement d'un inculpé apparemment serein est tenu par les trois autres inculpés dont les réponses n'ont pas, mais alors pas du tout, aidé la présidente qui ne pouvait donner ce qu'elle avait sous les yeux et entre les mains. Et puis s'apercevant qu'elle allait vers une impasse, elle reprend les questions telles que : «Vous Ahmed, connaissiez-vous Amar ?» la réponse, est non ou encore celle-ci : «Qui vous a remis ce document scanné et où» ? Et Djamel de répondre que c'est salim le quatrième inculpé, préposé au guichet de l'APC. Et Salim de porter l'estocade à l'inculpation en répondant que le document en question ne pouvait sortir du tiroir du vice-président. «Aussi, selon vous, les faux papiers étaient sur place et aucun agent communal n'a eu la possibilité de manipuler ces feuillets ? demande sans trop appuyée sur le champignon selma bedri qui sera alors obligée de mettre en examen le dossier pour deux semaines, le temps d'examiner les documents et de tirer au clair cette affaire née d'une dénonciation parvenue de l'APC où l'atmosphère n'est jamais au beau fixe. Entre temps, les inculpés qui étaient sous contrôle judiciaire sont retournés chez eux avec la conviction d'être tombés sur une bonne magistrate du siège.