Le monde de l'édition a fait sa mue et un sérieux lifting ces dernières années, il n'en demeure pas moins que ce secteur reste encore sous perfusion et le livre est toujours inaccessible pour la majorité des citoyens. Tant que des lois conséquentes et idoines ne régissent pas ce domaine sensible qui doit faire l'objet de tous les égards de la part de tous les professionnels du livre, il sera moribond. Toutefois, dans ce paysage éditorial, seul le parascolaire connaît un franc succès et se taille la part du lion. D'ailleurs, bon nombre de maisons d'édition se sont spécialisées dans ce secteur. La raison à cet engouement ? Le contenu appartient au domaine public, ce qui est un gain appréciable pour les éditeurs qui ne sont pas obligés de verser les droits d'auteur, d'où l'intérêt pour ce créneau porteur et le succès enregistré des ventes. Le parascolaire est un ouvrage qui permet aux élèves et lycéens de se documenter et d'avoir des supports à leurs cours. Le contenu est repris et reproduit avec quelques nuances. «Ces ouvrages sont de moindre importance par rapport au roman. Ce sont des manuels d'aide que les élèves achètent. Ils viennent en supplément des cours et apportent une aide précieuse, surtout en classes d'examens. Il y a un grand besoin», affirme M Iguerb de l'Enag. M. Gaci des éditions Berti, qui est plus spécialisé dans le registre universitaire désapprouve que les coûts soient aussi excessifs pour ce genre de manuels. «L'indisponibilité des produits importés et leur augmentation de 20 à 30% fait que les éditeurs vont majorer les prix publics. De ce fait, il y a marasme et la situation du livre est délicate», dit-il. On doit homologuer les programmes Néanmoins, le parascolaire, qui se fait avec du papier de différentes qualités, selon l'éditeur, dans les rotatives revient moins cher que la confection d'un livre. «Les bobines de papier sont de moindre coût que la palette», explique l'éditrice Nora Adjal. Cette mesure incite les maisons d'édition à produire dans toutes les branches, notamment l'économie, les mathématiques, les sciences, la grammaire, la physique, la chimie et la philosophie. Ces supports appréciables sont diversifiés et de qualité moindre, même si certains éditeurs focalisent sur la présentation du format et une couverture attrayante. Selon les propos de M. Alibey, le problème du parascolaire ne se résume pas à la qualité mais au contenu. «L'Etat doit homologuer les programmes car souvent il y a des notions erronées. Souvent des parents trouvent des erreurs», dit-il. Il est indéniable que le parascolaire connaît un franc succès de ventes avec des prix très abordables. «Ils n'excèdent pas les 500 DA», explique M. Ali Bey. Pour M. Bafdel de la librairie Socrate, «les tarifs de ces ouvrages sont accessibles à toutes les catégories sociales». «Tous les éditeurs sont unanimes pour affirmer que c'est le produit qui se vend le mieux», avoue M. Gaci. Le véritable problème reste le contenu qui doit être impérativement contrôlé et validé par les pouvoirs publics. Il se peut aussi que certains éditeurs attirés par l'appât du gain peuvent verser dans des dérives et faire des ouvrages délétères sans se soucier de l'intérêt de l'enfant, d'où l'impérieuse nécessité et l'urgence d'une homologation de ces ouvrages. Le livre parascolaire reste malgré tout une panacée pour l'élève qui trouve souvent des solutions à ses questionnements.