La question du logement en Algérie demeure toujours un casse-tête chinois pour les pouvoirs publics. Après tant de programmes lancés et des milliers de logements réalisés, la tension persiste et même augmente. Est-il donc logique de dire que les efforts de l'Etat sont insuffisants en la matière ? La réponse pourrait être négative. Aujourd'hui, on ne peut guère nier la part de la régulation qui fait défaut dans ce créneau. D'autres paramètres pourraient être derrière cette crise qui ne dit pas son nom. Et pour illustrer amplement la complexité de cette situation, il suffit peut-être de parler du marché locatif exposé à toutes les convoitises. Ainsi, malgré la promulgation d'un décret régissant l'activité des agences immobilières, les choses restent toujours floues. Selon certains professionnels du secteur, les agences immobilières détiennent uniquement 25% des transactions. La plus grande partie des transactions se fait de particulier à particulier. Ce qui amplifie encore le désastre qui règne dans le marché. Si, pour certains, la spéculation est la première cause de toute cette anarchie, d'autres ne cachent pas que des disparités régionales accentuent encore la demande. De la sorte, certaines villes ou centres urbains connaissent une demande beaucoup plus importante que les autres. Actuellement, selon les chiffres officiels, près de 5 000 agences immobilières activent sur le marché. Les pouvoirs publics, à travers les nouveaux textes promulgués, ont voulu mettre un terme à l'anarchie qui caractérise le marché. Le ministre de l'Habitat et de l'Urbanisme avait fait savoir que 730 demandes d'agrément d'agences selon les nouveaux critères ont été déposées auprès de son département, dont 238 ont recruté des collaborateurs universitaires afin de se conformer à la loi, laquelle exige que ces établissements soient gérés par des diplômés universitaires. De leur côté, les représentants des agences immobilières demandent que le ministère les associe à l'élaboration des textes régissant toutes les activités du secteur. Quoi qu'il en soit, aujourd'hui, pour le citoyen, la location reste inaccessible. Or, ailleurs, elle est perçue comme la solution idoine pour atténuer la crise, sachant que le nombre des logements inoccupés s'élève à 1,5 million selon les chiffres officiels, soit l'équivalent du programme lancé en 2005. Il y a lieu, enfin, de dire que les pouvoirs publics devraient revoir plusieurs éléments ayant une relation avec la location en Algérie, mais également encourager la location, et ce, à travers des mécanismes précis. L'objectif étant de mettre un terme à cette crise qui n'est, en un mot, qu'une source à d'autres crises plus aigues et complexes. S. B.