La Russie veut qu'un nouvel accord de coopération avec l'Otan limite le nombre de soldats de l'Alliance susceptibles d'être basés sur le territoire des nouveaux Etats membres en Europe de l'Est, rapporte hier un quotidien russe influent. Après des années d'acrimonie, Moscou et l'Alliance semblent bâtir aujourd'hui des liens plus constructifs. Le président russe Dmitri Medvedev doit participer au sommet annuel de l'Otan le mois prochain au Portugal, où un nouvel accord de coopération pourrait être signé. Le secrétaire général de l'Alliance, Anders Fogh Rasmussen, doit quant à lui se rendre en Russie avant le sommet de Lisbonne du 19 novembre. Mais, rapporte hier le quotidien Kommersant, le chef de la diplomatie russe Sergueï Lavrov a remis un projet d'accord réclamant à l'Otan l'interdiction de tout «déploiement de forces significatives» dans les pays ayant rejoint les rangs de l'Alliance depuis l'implosion de l'URSS en 1991. Selon une source non identifiée de l'Otan citée par le journal, ce terme de «forces significatives» est trop vague. Toute volonté de limiter le nombre de soldats stationnés dans ces pays qui avaient à l'origine rejoint l'Otan pour se débarrasser de la domination de Moscou et réussir à sortir de son orbite, comme la République tchèque ou la Pologne, risque d'être très mal reçue. Tant la diplomatie russe que les responsables de l'Otan à Bruxelles s'étaient abstenus de commenter cet article de Kommersant. La semaine dernière, lors d'un sommet tripartite franco-germano-russe à Deauville, la proposition de bouclier antimissile pour toute l'Europe avait été discutée. Si le président russe s'en méfie toujours, Fogh Rasmussen veut voir Moscou partenaire à part entière de ce projet. l'Otan veut également obtenir la coopération de Moscou en Afghanistan, avec la fourniture d'hélicoptères et la formation de pilotes et de policiers.