La wilaya de Tizi Ouzou, en dépit des innombrables et énormes potentialités dont elle dispose, plus particulièrement sur le plan humain, demeure une région où les infrastructures culturelles restent insuffisantes pour répondre aux aspirations de nombreux talents qui demandent juste la mise à leur disposition des moyens adéquats pour laisser exploser leurs talents. L'insignifiante infrastructure existante, conjuguée à l'inexistence de toute politique culturelle digne de ce nom, notamment en matière de formation et d'infrastructures, font que c'est toute l'activité culturelle qui en pâtit aujourd'hui. En matière d'infrastructures justement, la wilaya dispose seulement de 28 centres culturels, qui ne fonctionnent qu'à «l'à peu près» et comme ils peuvent, de seize salles de cinémas dont deux seulement fonctionnent encore, d'un théâtre régional (Kateb Yacine), en chantier depuis plusieurs années, une maison de la culture et une école régionale des beaux-arts. En dix années, les réalisations sont tellement insignifiantes qu'elles se résument à 2 bibliothèques dans le cadre du programme sectoriel déconcentré, d'un seul et unique centre culturel, de la réalisation d'une annexe de la bibliothèque nationale, toujours en construction et de 62 bibliothèques communales dans le cadre du FCCL et de bien maigres autres réalisations. Cependant, lors de la présentation de la situation générale de ce secteur au niveau de l'APW de Tizi Ouzou, nous avons appris que le secteur de la culture est doté, dans le cadre du plan quinquennal 2010-2014 de plusieurs opérations. Parmi ces dernières, citons entre autres l'étude pour la réalisation d'une école régionale de formation musicale, d'un musée régional, de la réhabilitation de la maison des Aït Kaci (pour un montant de 5 999 169, 00 Da et un délai de réalisation de 8 mois), de la restauration de la forteresse de Boghni, de la réalisation de 6 salles de lecture, d'une salle de spectacle de 3000 places, de 2 théâtres de verdure à Tigzirt et Azeffoun, et la rénovation de deux salles de cinéma, à savoir celles de Aïn El Hammam et Tizi Ghennif. D'autres infrastructures sont en cours de réalisation et leur réception est prévue dans les tout prochains mois. Il s'agit notamment de bibliothèques au niveau des communes de Tizi Ghennif, Beni Douala, Illilten, Taourirt Amokrane (Larbaâ Nath Irathen), du centre culturel de Azazga, de la cinémathèque de Tizi Ouzou et d'un théâtre en plein air. Le secteur de la culture a bel et bien besoin d'une autre politique de gestion loin du folklorisme constaté jusque-là, estiment de nombreux acteurs. Il faut donner l'infrastructure et les moyens nécessaires à son épanouissement aux acteurs eux-mêmes. Tout ce qui a été fait ces dernières années témoigne de l'importance de second rang accordée au secteur de la culture. Pour l'année dernière, et dans le cadre des PSD, il n'a bénéficié que de l'insignifiante somme de 1 million de dinars. Hormis cela, on peut citer l'institutionnalisation de quelques fêtes locales comme celles de la poterie à Maâtkas, du bijou à Béni Yenni, du couscous à Frikat, du tapis à Aït Hicham et des festivals à l'instar de celui de la danse folklorique arabo-africain, et l'année dernière la domiciliation définitive du festival du cinéma amazigh à Tizi Ouzou. Voilà en somme en quoi se résument les projections dans le domaine de la culture si bien entendu ces infrastructures venaient à être réalisées à temps. Le bilan des réalisations pendant ces dix dernières années est un indice qui ne suscite guère de l'espoir.