Comme nombre d'électeurs parmi les plus pauvres du Brésil, Patricia Silva ira voter pour Dilma Rousseff aujourd'hui pour une seule raison: bien que quasiment inconnue il y a quelque mois encore et loin d'être aussi charismatique que son mentor, elle est la candidate du Parti des travailleurs (PT), mais surtout celle de Lula, le président sortant Luiz Ignacio Lula da Silva, toujours immensément populaire. "Le Brésil jouit de stabilité institutionnelle intérieure et extérieure, je ne vois donc pas de rupture", commentait pour sa part Edgar Resende, de l'Université catholique de Sao Paulo. Une envie de continuité qui mettait Dilma Rousseff en tête des intentions de vote, selon les derniers sondages publiés vendredi. Car le bilan de Lula, c'est une cote de popularité qui dépasse les 80%, une croissance à plus de 7%, le chômage le plus bas de la décennie. D'où l'avantage éclatant à la continuité et la difficulté pour l'opposition à se trouver un discours de campagne: l'économiste José Serra (Parti social-démocrate brésilien, PSDB), qui était ministre du Plan sous la présidence Cardoso (1995-2002), s'est fait couper l'herbe sous le pied par l'excellence du bilan Lula...