Quoi de plus paradoxal pour une région qui dispose d'une façade maritime de 85 km, ce qui représente environ 7% de la côte algérienne, de deux ports, à savoir celui d'Azeffoun et de Tigzirt, avec des respectives d'accostage de 5 chalutiers, 15 sardiniers et 30 petits métiers ; 5 chalutiers, 3 sardiniers et 24 petits métiers pour le deuxième (Tigzirt), que de vous voir proposer la sardine à 300 DA le kilo ? S'il est vrai qu'en matière d'infrastructures, la wilaya a connu un certain saut avec la réception du port de Tigzirt, il reste que la production est loin de répondre aux besoins de la population locale. La wilaya de Tizi Ouzou, qui couvre cinq communes maritimes, Mizrana, Tigzirt, Iflissen, Azeffoun et Aït Chafaâ, qui disposent de 945 km2 réservés à la pêche côtière, 6929 km2 à la pêche au large et 7871 km2 appelés zone de pêche réservée, n'arrive pas à satisfaire la demande locale. Pourtant, eu égard aux statistiques fournies dernièrement pas les responsables du secteur de la pêche au niveau de la wilaya, rien n'explique cette situation quand, en fonction de ces mêmes statistiques, nous avons appris que la flottille de pêche a connu une évolution notable ces cinq dernières années. De 178 unités en 2005, elle est passée à 220 en 2010 unités. Quant à la population maritime, elle totalise pour sa part 419 inscrits répartis sur 151 patrons, 41 mécaniciens, 237 marins. Pour sa part, la production halieutique de la wilaya est de 1011 t, dont le poisson blanc à hauteur de 193,27 t, le bleu à 566,10 t, le squale et l'espadon sont de l'ordre de 52,9 t, le crustacé est de 189,69 t et les mollusques à 9,73 t. Cette production est annuelle. Ces chiffres semblent être en totale contradiction avec la réalité du terrain. Quant aux crevettes, 12 t sont exportées annuellement vers l'Espagne. Quand on parle d'exportation, cela veut tout simplement dire que la demande locale est satisfaite et qu'il y a un surplus de production. Or la crevette est inaccessible. Son prix avoisine parfois 1500 DA le kilo. «D'ailleurs, rares sont les Algériens qui se permettent ce crustacé», nous dira Karima qui ajoutera que «même la sardine est devenue intouchable, elle se vend à 300 DA le kilo».