Le conflit-feuilleton entre le député RCD Noureddine Aït Hamouda et le Premier ministre connaît d'autres rebondissements à telle enseigne que tout porte à croire qu'il n'est pas près de s'estomper de sitôt. Les échanges de diatribes se corsent de plus en plus entre les deux parties. C'est dans ce sillage que Noureddine Aït Hamouda a relancé, en usant d'un langage qui lui est connu, dans une conférence animée devant les militants et les sympathisants de son parti venus nombreux au siège communal du RCD à Tizi Ouzou jeudi dernier, les attaques contre le premier ministre et même le président de la République, indiquant qu'ils sont imprégnés de la «même culture, celle du parti unique». Aït Hamouda a particulièrement ciblé la personne d'Ahmed Ouyahia à qui il a adressé plusieurs salves. Il l'accusera d'avoir poursuivi des dizaines de cadres de la nation «sur ordre du général Betchine, de les avoir jetés en prison» tout en lui reprochant «un extraordinaire excès de zèle que tôt ou tard il doit payer». Bien d'autres griefs ont été lancés contre le premier ministre, comme son silence lors des événements du printemps noir alors qu'il était ministre de la justice et la généralisation de la loi sur la langue arabe. D'autres personnes encore ont été dans la ligne de mire du député du RCD et néanmoins vice-président de l'APN. Il s'agit, entre autres, d'ex-élus du parti, de Amara Benyounès, etc. Il adressera également ce qui s'apparente à une mise en garde contre les services de sécurité. Il a aussi apporté une sorte de soutien non déclaré à Ferhat M'henni, porte-parole du MAK, qui est sous le coup d'un mandat d'arrêt et à qui il a suggéré de rentrer au pays : «Mon problème c'est le pouvoir, pas le MAK. Je n'ai pas à critiquer le MAK. J'ai suggéré à Ferhat de rentrer au pays et s'il y a des hommes au pouvoir, qu'ils l'arrêtent.» Cette sortie musclée et agressive de Noureddine Aït Hamouda se veut comme une autre riposte aux remarques qu'il a essuyées du premier ministre après la présentation de sa déclaration de politique générale. C'est une véritable guerre qui s'est enclenchée entre les deux parties.