L'armée du Nigeria a menacé samedi de s'attaquer aux campements de bandes armées nichés dans les criques du delta du Niger et a invité les populations civiles des environs à évacuer la zone. Sept expatriés, dont deux Français, travaillant sur une plateforme pétrolière du delta ont été enlevés il y a près d'une semaine. Cette mise en garde pourrait être le prélude à la première grande offensive de l'armée dans cette région, qui est au cœur du secteur pétrolier nigérian, depuis l'amnistie mise en place sous l'égide du président Goodluck Jonathan à partir d'août 2009. «Nous observons avec inquiétude des actes criminels commis ces derniers jours par certains individus posant pour des activistes (...) Bon nombre de ces criminels se cacheraient dans des camps installés dans les criques du delta du Niger», a déclaré le général Oluseyi Petinrin, chef d'état-major général, dans un communiqué. «Ces campements ne seront plus tolérés. Pour éviter tout dommage collatéral, nous profitons de cette occasion pour ordonner à tous les citoyens respectueux de la loi qui vivent dans les parages de ces camps de s'en aller». Selon la force spéciale créée dans la région (JTF), l'armée a attaqué vendredi un camp dans l'Etat de Bayelsa, l'un des trois formant le delta du Niger. D'après le bilan officiel, il y a eu un échange de coups de feu et des armes et des cartes d'installations pétrolières ont été saisies. Le delta du Niger a été la cible de toute une série d'attaques dirigées contre les infrastructures pétrolières avant le programme d'amnistie, qui a permis plus d'un an de calme dans la région. Dimanche, le principal groupe de la région, le Mouvement pour l'émancipation du delta du Niger (Mend), a enlevé deux Américains, deux Français, deux Indonésiens et un Canadien travaillant sur une plateforme de la compagnie Afren. Le Mend a également revendiqué le double attentat à la bombe commis le 1er octobre à Abudja aux abords du défilé militaire de l'anniversaire de l'indépendance du pays, qui a fait dix morts.