Faut-il considérer le match nul obtenu par l'équipe d'Algérie au Luxembourg comme un bon résultat ? Intervenant après une défaite en terre centrafricaine, il peut être mis au crédit d'une réaction positive de la part des Verts comme l'a souligné l'entraîneur national, Abdelhak Benchikha, pour qui il y avait eu de l'amélioration par rapport à la sortie manquée de Bangui. Mais il faut savoir relativiser. Il y a eu match nul mais la prestation des Verts n'a guère été rassurante. Convenons que pour la circonstance, le coach national pouvait avoir des raisons de plaider des circonstances atténuantes pour son équipe. Il a dû, pour ce match, se passer des services de Bougherra, Halliche et Yebda, ce qui faisait un peu trop. Si on ajoute ces absences à celles de Matmour et Meghni, on peut dire que Benchikha a le droit de croire qu'il présentera, au mois de mars prochain, face aux Marocains, une équipe nationale autrement plus performante. A la condition, bien sûr, qu'il récupère tous ces éclopés ou une bonne partie d'entre eux. Ce qui, en football, n'est pas garanti. En tout cas, il sera bien obligé de présenter une tout autre équipe que celle qui a joué face aux Luxembourgeois, car il se trouve que le même soir que Luxembourg-Algérie s'est joué un Irlande du Nord-Maroc que nous avons suivi par la force des choses puisque concernant le futur adversaire des Verts dans la phase qualificative à la CAN 2012. Et le parallèle entre les deux sélections ne plaide guère en faveur de celle des Algériens. Autant ces derniers ont fait preuve d'une certaine audace sur le plan offensif, autant les Verts ont paru timorés face à un adversaire plus faible que l'équipe irlandaise. Lorsque l'équipe d'Algérie avait été tenue en échec chez elle par son homologue de Tanzanie, on avait parlé d'échec regrettable de sa part. Or le lendemain, l'équipe marocaine n'avait pas fait mieux, à domicile, face aux Centrafricains dans un match où elle avait atteint le fond. La cote des Algériens était, alors, remontée. Mais deux mois plus tard, cette tendance s'est nettement inversée, car pendant que l'équipe marocaine se reprenait, notamment avec un succès en terre tanzanienne, celle d'Algérie stagnait. Ceci ne fait qu'obscurcir le ciel des Verts en prévision de la qualification à la CAN 2012, car au jour d'aujourd'hui il ne fait aucun doute qu'ils sont plus proches de l'élimination de la compétition africaine que de la qualification. Et puis ce match contre le Luxembourg a-t-il vraiment servi à quelque chose ? Certes Benchikha a pu voir à l'œuvre quelques-uns des nouveaux qu'il a convoqués pour cette confrontation, mais il faut reconnaître que pour certains d'entre eux le temps passé sur le terrain a été particulièrement court. On pense surtout à Zerdab qui n'a fait son entrée qu'à la 81' alors que Zemmamouche n'a remplacé M'bolhi dans le but qu'à la 87'. D'ailleurs, il y avait lieu de débattre sur ce dernier remplacement, opéré juste pour faire plaisir au gardien du MCA. En effet, l'option M'bolhi comme gardien n°1 de l'équipe nationale ne se discutant pas, il aurait été plus opportun de faire jouer, une mi-temps chacun, les deux autres gardiens, Si Mohamed et Zemmamouche, pour voir qui aurait le titre de n°2. En somme, ce Luxembourg-Algérie n'a été qu'un coup pour presque rien, une revue vraiment partielle d'effectif avec des joueurs dont le temps de jeu a été trop court pour pouvoir être jugés. Benchikha l'avait dit en conférence de presse, ce n'est que lors du match amical de février prochain contre la Tunisie qu'il fera jouer son équipe type, celle qu'il alignera contre les Marocains un mois plus tard. Il faut espérer que d'ici là, il aura récupéré tous ou une partie des blessés, sans quoi il faudra mettre la qualification à la CAN 2012 sur le compte du rêve.