Le gouvernement sahraoui a tenu lundi passé un conseil des ministres, présidé par Mohamed Abdelaziz, président de la République Arabe Sahraouie Démocratique et secrétaire général du front Polisario. Le conseil s'est tenu dans un contexte marqué par les massacres perpétrés par le régime colonialiste marocain à El Ayoun. Le conseil des ministres de la RASD a été décidé pour donner suite à la répression sauvage des populations sahraouies civiles dans les territoires occupés. L'intervention brutale des forces de sécurité marocaines au camp de Gdeim Izik, dans la ville occupée d'El Ayoun, a fait plusieurs morts, des milliers de blessés et un nombre indéterminé de disparus. Le conseil des ministres a eu également à étudier et discuter du programme annuel du gouvernement pour l'exercice de l'année 2010. Les membres du conseil ont surtout mis l'accent sur la résistance nationale dans les territoires occupés, et la ténacité du peuple sahraoui à exercer son droit à l'autodétermination et l'indépendance et ce, malgré les plans du pouvoir despotique marocain qui continue son œuvre de marginalisation et d'appauvrissement des populations autochtones ainsi que le pillage systématique des richesses de leur pays. Le Conseil des ministres a condamné, fermement les crimes odieux commis par l'armée, la gendarmerie et la police marocaine à El Ayoun, qui ont causé des pertes humaines considérables, mais aussi l'emprisonnement et la disparition de civils sahraouis sans défense. Le conseil des ministres a condamné la poursuite des opérations de répression, l a torture, la destruction et le pillage des biens des citoyens sahraouis par des agents en civil et des milices de colons marocains, induite et encadrée et protégés par les services de sécurité marocains. Le gouvernement sahraoui a tiré l'attention de la communauté internationale sur les pratiques du régime marocain qui efface les traces de ses crimes tout en continuant dans l'art de la diffamation et de la propagande en semant la haine et la rancœur entre les sahraouis et ce, dans le cadre de sa politique de " nettoyage " ethnique. Appel pressant à l'ONU Les membres du conseil ont appelé l'Organisation des Nations Unies à assumer pleinement ses responsabilités pour arrêter ce massacre et l'état de siège militaire et imposer la sécurité sur le territoire sahraoui. Ils ont appelé aussi la Minurso qui est isolée par les forces marocaines pour intervenir en force afin de protéger le peuple sahraoui. Dans ce contexte, le Conseil des ministres recommande d'envoyer une mission onusienne afin de réaliser, en urgence, une enquête internationale sur les crimes et permettre aussi aux citoyens sahraouis de connaître le sort de leurs familles, des martyrs, des détenus et personnes disparues. Mais aussi de soigner les blessés qui se cachent chez eux par peur de liquidation physique par l'armée de l'occupant. La France doit revoir sa copie Le Conseil des Ministres a condamné la position du gouvernement français qui soutient le régime marocain et l'encourage à poursuivre sa politique de répression et de violation des droits de l'homme au Sahara occidental. A ce titre, les membres du gouvernement sahraoui ont appelé l'Union européenne à intervenir immédiatement pour mettre fin à cette situation tragique, anormale et inacceptable juridiquement et moralement, et l'abolition de tout accord qui affecte la richesse du Sahara ainsi que le gel de tout accord entre le Maroc et l'UE. Le gouvernement sahraoui a tenu à rendre un vibrant hommage aux États, organisations et personnalités qui ont exprimé leur solidarité avec la cause du peuple sahraoui équitable, et a condamné cet acte d'agression, brutale menée par les forces de l'occupation marocaine contre le camp de Gdeim Izik. Dans le même sillage, le gouvernement a salué les combattants de l'armée de libération du front Polisario et a fait l'éloge de toutes les catégories du peuple sahraoui, pour leur esprit de patriotisme et de loyauté et pour leur volonté de sacrifice pour la dignité, la fierté et l'indépendance du pays. Le gouvernement a, enfin, demandé aux peuple sahraoui de rester loyal et prêt à relever les défis actuels et se préparer à toutes les possibilités, pour la liberté et l'autodétermination et à bâtir un Etat indépendant sur l'ensemble de leur territoire.