L'euro poursuit toujours sa course vers un surcroît assez vertigineux sur le marché parallèle des devises. Des milliards de dinars sont convertis chaque jours dans les rues, comme au square Port Saïd, placette réputée de la capitale, en face du célèbre café Tantonville ou dans quelque bureau discret par-ci et par-là. Les revendeurs du marché parallèle achètent la monnaie unique européenne à 12 800 DA pour 100 euros et la revendent à 13 050 DA. Pour ce qui est du dollar, celui-ci connaît, une hausse ; il est désormais vendu au marché parallèle à 9 200 DA pour 100 dollars. Sur le marché interbancaire des changes (marché officiel), les prix d'achat des devises restent néanmoins stables, pas d'augmentation comme celle constaté sur le marché parallèle. En effet, la banque 73,9480 DA, pour 1 dollar à l'achat, et 103,2832 DA pour 1 euro pour la même opération. Il faut ainsi près de 130 dinars pour acheter un euro sur le marché parallèle, contre 103,28 DA sur le marché officiel. Le prix d'achat de l'euro, qui était, il y a quelques jours, fixé à 12,60 DA a soudainement sauté à 12,80 DA. La cause de cette nouvelle hausse de la monnaie européenne est expliqué, par les différents revendeurs du marché parallèle, par la forte demande des clients à l'approche du Hadj 2010. Pour quelques jeunes qui tiennent quelque bureau discret de change dans la capitale, ce phénomène d'augmentation de la monnaie en cette période d'automne est dû au tarissement des transferts des devises des ressortissants algériens résidant en Europe, suite aux nouvelles mesures instaurées par le gouvernement. L'autre facteur de cette hausse de l'euro sur le marché parallèle est la multiplication des transferts illégaux de devises. Aussi, par l'effet du resserrement des transferts de capitaux, certains opérateurs étrangers en Algérie recourent plus souvent au marché parallèle pour échanger leurs dinars en euros afin d'établir des transferts par la suite de façon illégale vers leurs pays. En outre, certains revendeurs du square Port Saïd, principal lieu de rencontre entre trabendistes et affairistes, disent que "la monnaie européenne marque un fléchissement, notamment en période des vacances et de fêtes estivales. La fluctuation est surtout exacerbée à l'arrivée des ressortissants émigrés, une fois les vacances finies, l'euro reprend sa course vers la hausse car la demande augmente". Aussi, la présence en Algérie d'un nombre important de commerçants étrangers a fait que la demande sur la monnaie européenne grandisse. En effet, ces derniers sont dans leur majorité rémunérés en dinars. Ainsi, pour transférer leurs gains en euro à leurs familles et proches vivant dans leur pays d'origine, ils recourent au marché parallèle. Enfin, il est à noter que l'euro reste la monnaie vedette du change pour de nombreux Algériens, s'inclinant légèrement pendant l'été en raison d'une offre additionnelle de devises ; elle retrouve par la suite toute sa vigueur avec des hausse assez importantes suite aux demandes constantes qui marquent l'approche des périodes de pèlerinage à la Mecque.