La bataille contre les faux billets est désormais engagée. Les pouvoirs publics semblent décidés à mettre le paquet pour mieux maîtriser le marché de la monnaie en circulation en Algérie. Après la récente opération menée par les forces de l'ordre où il a été question d'éradiquer tous les points de vente de la devise activant dans le circuit informel, les pouvoirs publics envisagent de doter les différentes agences bancaires d'équipements adéquats pour la détection des faux billets. Si le problème ne se pose pas actuellement au niveau de la Banque d'Algérie et de ses différentes agences implantées à travers le territoire national, les agences des autres banques, notamment celles relevant du secteur privé, se voient dans la nécessité de se doter de ce matériel. La dernière affaire de détection par la banque d'Algérie à Annaba des faux billets transmis par la banque BNP Paribas est l'exemple le plus édifiant sur la situation et surtout les proportions que peut prendre ce phénomène en cas de manque de vigilance. Pour contourner la circulation en masse des faux billets, Abderrahmane Benkhalfa, délégué général de l'Association des banques et établissements financiers (Abef) annonce l'acquisition de 3000 nouveaux appareils pour la détection de la fausse monnaie et des faux chèques. La nouvelle est sans doute aucun rassurante. Elle a un caractère d'urgence et prioritaire nécessitant la mise en place de mécanismes d'intervention récents pour avoir une maîtrise de la situation. Outre le contrôle des faux billets, il est attendu des banques la minimisation de l'utilisation des billets et de la monnaie dans les transactions commerciales. Ainsi, les opérations de vulgarisation visant à inciter les usagers de la banque l'utilisation des cartes bancaires de retrait, la généralisation des cartes de payement et les chèques sont très recommandés dans ce cas de figure. Tous ces nouveaux outils, dont l'utilisation est fortement banalisée dans les pays développés, permettent d'identifier les circuits des billets de banque, la transparence, et surtout une traçabilité de toutes les opérations. Paiement par chèque des sommes excédant 500 000 dinars C'est d'ailleurs dans cette perspective que sera appliquée, dès le mois de mars prochain, la réglementation sur l'obligation de l'utilisation des chèques dans les transactions économiques et financières. Ainsi, le payement de tout échange, dont le montant dépasse 500 000 dinars, ne sera pas toléré par espèce, mais il sera soumis à l'utilisation du chèque bancaire. Outre ces mesures d'ordre sécuritaire, les usagers de la banque attendent avec impatience la réglementation d'épineux problèmes auxquels ils sont quotidiennement confrontés. Outre la non disponibilité de l'argent liquide dans les bureaux de poste, les usagers espèrent la résolution du retard accusé dans la délivrance des chéquiers. Le problème est plus récurrent dans la mesure où il a été moult fois recommandé de cesser l'utilisation des chèques de secours. La majorité des agences bancaires ont d'ailleurs arrêté ce procédé pour des mesures de sécurité. Une pratique qui n'arrange pas les usagers en quête permanent de leurs carnets de chèques qui mettent, dans certains cas, plusieurs mois pour être prêts. Ceci s'ajoute au problème des billets de banque abîmés. La question concerne notamment les billets de 200 dinars dont les pouvoirs publics promettent le retrait et le remplacement depuis longtemps sans que cela ne soit suivi d'effet. La circulation de ce genre de billet pose aussi des problèmes de sécurité. Une solution à ce problème est vivement recommandée étant donné qu'il est difficile de distinguer un faux d'un vrai billet à l'œil nu et il sera encore plus difficile de traiter cette même question dans le cas de billets vétustes.