La commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique, qui s'est réunie récemment en France, a décidé de réduire considérablement le quota de pêche du thon rouge de l'Algérie en le ramenant de 680 tonnes à 138 tonnes. On ne sait pas si cette réduction, qui semble quand même énorme, est due au fait que le «dossier» algérien a été mal ou n'a pas du tout été défendu devant l'autorité internationale en la matière, mais en tout cas, il doit quand même y être pour quelque chose. L'Algérie n'a pas participé à la rencontre, et en en parlant à l'Assemblée nationale, le ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, Abdallah Khanafou, qui a quand même daigné préciser que l'absence de la délégation algérienne à la réunion était due à un «problème de visas qui n'ont pas été obtenus à temps», semblait évoquer un détail sans importance et ne donnait pas l'impression de s'en émouvoir outre mesure. On ne sait pas si, en s'en acquittant comme d'une formalité, le ministre de la Pêche voulait dire qu'il s'agissait là de quelque chose qui arrivait tellement souvent qu'il faut s'y résigner, que les services de son département n'y sont pour rien ou enfin que le déplacement n'était pas vraiment indispensable, puisque, ajoute-t-il, les services de l'ambassade d'Algérie à Paris pouvaient parfaitement remplir la mission. Ce qu'ils (les services de l'ambassade) ont fait d'ailleurs, même s'il ne pouvait pas, et c'est compréhensible au regard du résultat obtenu, ajouter que c'était fait avec brio. Après tout, des délégations de haut rang qui n'obtiennent pas de visa, c'est presque banal, personne ne demandera des comptes à des fonctionnaires qui n'ont pas demandé de visa à temps et toutes les ambassades sont censées disposer de compétences économiques susceptibles de défendre n'importe quel dossier. Pour le reste, l'Algérie a introduit un recours auprès de la commission internationale pour la conservation des thonidés de l'Atlantique pour «récupérer son quota de pêche du thon rouge». Le ministre de la Pêche, qui ne nous dit rien des chances d'aboutissement du recours et des mécanismes de fonctionnement des «décideurs» en matière de quotas, nous rassure quand même sur la solidité du dossier. Sauf que ce n'est pas évident. Et c'est lui-même qui en donne les raisons, dont la plus évidente est que l'Algérie, dont les responsables du secteur semblent s'émouvoir que son quota pour 2011 soit réduit, n'a tout simplement pas réussi à pêcher celui qui lui a été attribué en 2010 ! Le ministre pousse même plus loin en suggérant que même avec une part aussi indigente de 138 tonnes, l'Algérie aura du mal à en assurer la pêche, en évoquant la faiblesse de la flottille : «Nous sommes en train de nous préparer pour essayer de pêcher notre quota par les armateurs algériens eux-mêmes, après l'interdiction des sociétés mixtes pour l'exploitation du poisson dans les eaux algériennes» ! Slimane Laouari Cet e-mail est protégé contre les robots collecteurs de mails, votre navigateur doit accepter le Javascript pour le voir