Les propriétaires des oliveraies et autres oléiculteurs vivent, à chaque campagne oléicole, dans la hantise du vol de leurs récoltes. Le chapardage devient comme une tradition. Le vol des récoltes survient à chaque olivaison, à telle enseigne que cela se greffe, comme une excroissance, aux rites et traditions qui accompagnent la cueillette des olives. Le chapardage, appelé communément en kabyle «ahaouèche» – ce mot rappelle curieusement une danse pratiquée dans une région berbérophone marocaine – est le fait de cueillir les olives d'autrui afin de les vendre ensuite ou de les consommer. Cette pratique, malhonnête au demeurant, cause d'énormes pertes aux oléiculteurs, qui doivent être vigilants et surtout mettre leurs récoltes dans des lieux sûrs, afin d'éviter leur vol. Et pour couper court aux chapardeurs, dans les villages, qui tiennent toujours aux traditions ancestrales, les différents comités de villages lancent, à chaque campagne oléicole, des appels en direction des habitants, les invitant à ne pas acheter les olives crues, vendues dans la rue, sous réserve qu'elles proviendraient du chapardage. Toutefois, cela ne voudrait pas dire que toutes les olives qui se vendent sont le fruit de vols ! Par ailleurs, à chaque période d'olivaison, le commerce des olives fait son apparition, surtout sur les accotements de la RN26, où des personnes, jeunes en majorité, tiennent des aires où ils amoncellent des quintaux d'olives destinées à la vente. Le prix tourne en moyenne autour de 50 DA/kg. L'huile d'olive est également exposée et vendue au prix allant de 400 à 500 DA/l. De l'avis des personnes âgées, le commerce de l'olive et ses dérivés n'est apparu que ces dernières années. Avant, chaque famille possédait son oliveraie et demeurait à l'abri du besoin concernant les produits oléicoles.