Rachid Benaïssa, ministre de l'Agriculture et du Développement durable, a affirmé hier que le souci de la sécurité alimentaire n'est pas la seule responsabilité du gouvernement, mais il revient à tous les acteurs du secteur agricole de réfléchir à des solutions qui puissent assurer le développement du secteur, la durabilité de la production et l'amélioration de la qualité. Lors d'un discours improvisé prononcé à l'ouverture des travaux du séminaire sur la présentation du programme pour la promotion de la qualité des blés durs, organisé à Annaba par le groupe Benamor, l e ministre a lancé un appel aux acteurs des autres filières pour s'organiser et travailler en synergie afin d'arriver aux résultats attendus. Il a rappelé les orientations du chef de l'Etat qui a donné un délai de cinq ans pour redynamiser le secteur et réaliser des résultats satisfaisants. Le ministre s'est porté garant pour le soutien et la poursuite de l'aide de toute initiative qui va dans le sens de l'organisation et du développement de la filière. «L'Etat continue de subventionner les prix des blés en fonction des résultats obtenus. Vous avez remarqué que les subventions ont été maintenues malgré la baisse des prix et cela va continuer encore», a-t-il rassuré en marge de cette rencontre. «Vous êtes des acteurs de la filière, opérateurs du secteur privé et public, vous êtes tenus de réfléchir à la meilleure manière de vous organiser afin de travailler en complémentarité et faire face aux défis de la quantité et de la qualité de la production. Il faut trouver une combinaison pour créer une cohésion entre les intérêts personnels et communs», a-t-il indiqué, en soulignant la force de la présence des privés dans le secteur agricole où 174 fermes pilotes seulement sont gérées par l'Etat sur les 1,1 million de fermes cédées aux agriculteurs sous forme de concession ou de propriété. «Le niveau de développement a atteint un certain niveau, et les opérateurs, industriels et agronomes sont tenus de s'impliquer pour développer le secteur, pérenniser leur investissement et s'inscrire dans la durabilité. Car la crise menace d'abord l'investissement de base. C'est pour cela que nous ne pouvons pas continuer à travailler avec des moyens et des variétés précaires et selon des méthodes archaïques», a-t-il souligné. «Sommes-nous des anti-mise en synergie ?», s'est-il interrogé. Le ministre a encouragé les autres filières à adopter la démarche de l'organisation. «Il faut que vous vous mettiez dans cette logique de dynamisme et de synergie et que vous vous éloigniez de la politique sociale», a-t-il ajouté. Sur le gel de l'interdiction de l'exportation des pâtes vers l'étranger, le ministre a affirmé que les industriels sont libres d'exporter leurs produits et qu'il est prêt à les assister en défendant leurs produits dans toutes les destinations. Benamor : initiative louable et audacieuse Le ministre a félicité l'initiative lancée par le groupe Benamor visant à créer un réseau pour le développement de la qualité de la production des blés dans les cinq régions des hautes plaines de l'Est. Ce réseau regroupera tous les acteurs impliqués dans la production de blé, à commencer par les chercheurs agronomes, les agriculteurs, les transformateurs, et vise à trouver des solutions pour avoir la meilleure qualité du blé commercialisé et utilisé en Algérie. «Bravo Benamor pour votre volonté et votre audace surtout. Vous nous mettez en mouvement en créant une dynamique nouvelle. J'ai constaté la volonté existante pour mener le projet à bon port, mais également l'engouement des cadres de mon secteur vers l'idée de départ. C'est une initiative louable, courageuse, à laquelle j'adhère et j'apporte tout mon soutien», a-t-il affirmé en soulignant que le secteur a créé six autres conseils régionaux pour le même objectif. «Celui-là est le dernier à être créé, mais j'ai l'impression qu'il est le plus fort et avancera plus vite», a-t-il ajouté en affirmant que ces espaces sont ouverts pour que chacun apporte son expérience et l'oriente vers la production nationale et l'amélioration de la qualité et penser à la perspective de l'exportation. De notre envoyée spéciale Nouria Bourihane