La wilaya de Bordj Bou Arréridj a connu ces derniers jours une chute importante des températures. Cette rigueur habituelle comme pour chaque saison hivernale augmente le besoin en ressources énergétiques et rappelle la détresse des citoyens dépourvus de ces ressources comme le gaz naturel. Ces citoyens n'ont d'autres possibilités que de recourir aux fûts de mazout et aux bouteilles de gaz butane pour satisfaire leurs besoins. Ces besoins sont de plus en plus énormes, puisque ces bouteilles ne sont pas seulement utilisées pour le chauffage mais aussi pour la cuisine, ce qui les rend indispensables pour les ménages. Encore faut-il qu'elles soient disponibles. Ce qui n'est pas toujours le cas dans cette période marquée par une augmentation de la demande. Dans les villages de la wilaya qui ne sont pas desservis par le gaz naturel, la pression croit autour des points de vente de ce produit. Il faut se lever de bonne heure pour s'en procurer. Il faut aussi faire des kilomètres pour avoir cette bouteille. Comme par hasard cela se passe dans les localités montagneuses qui sont pauvres. Dans ces villages, la nature n'a pas été tendre avec les habitants. Leur maigre agriculture ne leur permet pas d'avoir de bons revenus. Leurs jardins chétifs suffisent à peine pour leurs besoins. Une usine de remplissage de bouteilles, mais… Comme un malheur n'arrive jamais seul, les températures dans ces endroits sont rudes. Pour leur faire face, les habitants recourent aux moyens disponibles. L'idéal bien sûr c'est d'utiliser une matière propre et facile comme le gaz. Mais le déplacement qu'il faut faire pour l'acheter est une contrainte qu'on peut imaginer dans ces endroits escarpés et difficiles d'accès. Les prix affichés sont une autre difficulté que beaucoup de familles. En temps de crise, ces prix se multiplient au grand désarroi de ces familles. Alors que le tarif officiel est de 300 DA la bouteille, en ces périodes l'unité passe à 700 DA, voire plus. Pourtant, une usine de remplissage de ces bouteilles existe dans la wilaya. Cette usine qui est située sur la route de Medjana est censée répondre aux besoins de la population de la wilaya et même les autres. Mais les dysfonctionnements de la distribution créent des tensions qui se manifestent par la hausse des prix et parfois une pénurie inexplicable au vu de l'implantation de l'unité de production. Que ce soit pour l'ouest, le nord ou l'est de la wilaya, les problèmes sont les mêmes, les prix aussi. Les distributeurs avancent les difficultés du transport pour augmenter les tarifs. Ils donnent les mêmes raisons pour expliquer les retards dans les livraisons. Résultat : la contrainte est doublée pour des citoyens qui ne sont pas ménagés par le sort. En désespoir de cause, certains n'ont d'autre choix que d'aller ramener du bois pour subvenir à leurs besoins avec tout ce que cela représente comme difficulté, atteinte à la dignité et contraintes. Le gaz naturel en tête des revendications On comprend pourquoi ces citoyens réclament à cor et à cri l'approvisionnement en gaz naturel. Seule cette possibilité leur permettra d'échapper aux dysfonctionnements de la distribution de ce produit et faire face à l'hiver très rude de la région. Ils réclament la généralisation de l'opération, d'autant plus que d'autres localités qui sont dans la même situation en ont bénéficié. Les problèmes techniques mis en avant par les responsables volent en éclats avec la mise en service de réseaux de gaz naturel pour des zones aussi difficiles d'accès que les communes de Zemmoura et de Djaafra. Ces communes étaient parmi celles qui consommaient le plus de bouteilles de gaz butane. Situées au nord de la wilaya, Zemmoura et Djaafra sont connues justement pour leur relief accidenté et la rigueur de leur climat. Avec la couverture de ces daïras, la wilaya de Bordj Bou Arréridj a atteint le taux de 60% qui dépasse la moyenne nationale qui est de 50%. Mais cela montre aussi le chemin qui reste à parcourir pour améliorer la prise en charge des contraintes des habitants de la wilaya. Chaque tournée des responsables locaux devient une tribune pour exposer cette revendication. Les citoyens rappellent leurs problèmes pour expliquer leur demande de plus en plus pressante. D'autres plus pressés et surtout exaspérés par les promesses sortent dans la rue pour réclamer l'inscription des projets relatifs à ce dossier. Aux responsables qui viennent les rencontrer, ils rappellent le principe de justice sociale qui veut que tous les citoyens soient placés devant les mêmes devoirs et droits. Or si des localités profitent de l'aide de l'Etat, pourquoi eux sont-ils écartés de cet effort. Rappelons que depuis des années cette opération est réalisée sous la forme de montages financiers avec l'apport des citoyens et des collectivités locales sans oublier Sonelgaz. Les contestataires sont renvoyés à chaque fois aux prochains programmes. Mais avec la baisse de la température, le besoin de chauffage n'attend pas, d'où l'urgence pour les autorités locales de traiter les dysfonctionnements du marché du gaz butane en attendant la généralisation du gaz de ville qui est devenu rural, pour reprendre la remarque d'un responsable.