Les principaux indicateurs macro-économiques et financiers de l'Algérie se sont sensiblement consolidés en 2010 en dépit des turbulences externes, ce qui devra permettre au pays de poursuivre sans difficultés le programme d'investissements publics pour les cinq prochaines années, parallèlement à la poursuite de la politique de recadrage de l'économie. Dans ce sens, la croissance du Produit intérieur brut (PIB) devra terminer l'année à hauteur de 4% et 6% hors hydrocarbures, d'après les prévisions avancées dans le cadre de la loi de finances 2011. De même, la position financière extérieure de l'Algérie s'est nettement améliorée par rapport à 2009 à la faveur notamment de la nette progression des réserves de change qui ont atteint 157 milliards de dollars à fin septembre dernier contre 150 milliards en juillet. Dans le même contexte, la disponibilité du Fonds de régulation des recettes (FRR) située autour de 4.316 milliards DA, devrait permettre de sécuriser la position financière du pays en comblant une partie du déficit budgétaire accusé par le financement des dépenses publiques. A propos de la balance commerciale, l'excédent constaté au cours des 11 premiers mois de 2010 (14,83 milliards de dollars), largement supérieur par rapport à celui enregistré durant la même période de 2009 (4,68 milliards de dollars), est particulièrement du à la bonne tenue des cours de brut sur les marchés internationaux. Toutefois, les mesures prises dans le cadre de la loi de finances complémentaire (LFC) 2009 et confirmées par celle de 2010, ont aussi contribué à atténuer sensiblement la facture d'importation de certains groupes de produits comme les biens de consommation non alimentaires et les demi-produits. La performance positive de l'économie algérienne a été confirmée par le Fonds monétaire international (FMI), qui mise sur une poursuite de la croissance du PIB en 2011 avec un rythme relativement plus soutenu par rapport à l'année précédente. L'Algérie continue d'enregistrer de bons résultats économiques malgré un contexte international incertain, affirmait, dans ce sens, le patron du FMI, M. Dominique Strauss-Kahn, lors de sa visite à Alger en novembre dernier. Ainsi, le Fonds table sur une croissance positive pour l'Algérie de 4% pour l'année prochaine, soit le même chiffre avancé par le gouvernement dans loi de finances 2011. Le PIB nominal de l'Algérie devra, à cet effet, progresser à 159 milliards de dollars en 2010 pour s'établir à 171,6 milliards de dollars en 2011 contre 139,8 milliards de dollars en 2009. En outre, le taux de chômage, qui tourne aux alentours de 10%, n'est pas plus élevé que celui enregistré dans la plupart des pays européens ou aux Etats-Unis, alors que ce taux pourrait être ramené dans les prochaines années à un seul chiffre à la faveur de la poursuite des efforts de l'Algérie en matière de lutte contre le chômage et de soutien à l'emploi des jeunes. En revanche, les investissements publics, pour lesquels une nouvelle enveloppe gigantesque de 286 milliards de dollars étalés sur cinq ans a été allouée, continuent de tirer, presque seuls, la croissance du pays, alors que les capacités de l'appareil productif local demeurent limitées et ne lui permettent pas encore de contribuer au développement. Dans ce sens, les principaux acteurs du marché sont appelés à s'impliquer davantage dans le processus de développement, s'accordent à dire des experts, soulignant que l'Algérie fait face pour les prochaines années à l'enjeu de diversifier son économie pour en finir avec la dépendance envers les revenus d'exportation d'hydrocarbures. L'optimisation de la compétitivité des entreprises, qu'elles soient publiques ou privées, à travers la mise à niveau demeure un autre défi à relever par l'Algérie qui s'apprête à entrer dans une nouvelle phase décisive de l'accord d'association avec l'Union européenne, entré en vigueur il y a cinq ans. D'autre part, la croissance ne pourra pas être portée pour toujours par les investissements publics, alors que la diversification des sources de financement de l'économie devient une nécessité. C'est, d'ailleurs, le message adressé par le Premier ministre, Ahmed Ouyahia, qui a souligné la semaine passée la nécessité de "démultiplier" la participation de la sphère économique pour booster la croissance. "Nous devons tout faire pour démultiplier la participation de l'activité économique à une croissance solide et continue", affirmait M. Ouyahia devant le Conseil de la Nation, ajoutant que l'Algérie "ne peut pas continuer à investir 3.000 à 4.000 milliards de DA" dans des programmes d'investissements publics pluriannuels.