Beaucoup d'observateurs s'interrogent sur le fait que le gouvernement s'est fixé une date précise pour la fin des récentes dispositions concernant les prix des deux produits, huile de table et sucre, à l'origine des troubles. D'ailleurs, on se pose la question de savoir pourquoi les autorités ont choisi une telle durée, de huit mois, pour se préparer à une nouvelle situation, d'autant que la simple observation du calendrier nous fait découvrir que l'achèvement de cette durée coïncide avec la fin du mois du Ramadhan, soit le premier septembre. Selon des sources du ministère des Finances, le choix de cette durée n'est pas fortuit, car il va permettre aux services concernés de l'Etat de peaufiner et préparer sérieusement la loi de finances complémentaire. D'ailleurs, c'est cette dernière qui va répercuter les nouvelles charges induites par le soutien de l'Etat. Les mêmes sources indiquent que les dispositifs de la nouvelle LFC 2011, qui sera adoptée sans doute en juillet, devrait intégrer la nouvelle donne, clarifier les mécanismes liés aux taxations des activités et des produits de base, et harmoniser tout le système lié à la distribution de ces produits. On évoque, à ce propos, que le gouvernement entend faire de cette année une de ses priorités, à savoir l'organisation et la régulation des marchés et des commerces, qu'ils soient des fruits et légumes ou des produits de large consommation. Des batteries de mesures seront introduites dans la nouvelle loi permettant de clarifier les rôles de chaque pôle et de chaque circuit, tout en avantageant les investisseurs dans le secteur de l'industrie alimentaire, les conserveries et la transformation.Dans la même veine, on croit savoir que le gouvernement étudie sérieusement la création dans la même foulée d'un office national du commerce, organisme chargé de jouer un rôle prépondérant dans la régulation et l'organisation des marchés. Cet organisme, selon des experts, existe dans des pays libéraux et même dans des pays voisins, il permettra d'intervenir à temps dans l'importation et le stockage des produits de large consommation, enfin, de casser toute velléité de monopole et de spéculation de la part de quelques opérateurs privés. De même, on estime, selon les mêmes sources, que le gouvernement va réanimer la loi sur la concurrence en réinstallant un conseil national de la concurrence, après avoir introduit quelques réaménagements législatifs le concernant. Reste à savoir si le délai de huit mois que l'Etat s'est fixé s'avèrera suffisant pour changer des pratiques et des mentalités vieilles de plus de vingt ans.