Suite aux vives tensions sur les produits agricoles, le G20, qui se réunira en novembre prochain à Cannes (France), ambitionne d'engager ses efforts dans la réforme du système monétaire international et freiner l'extrême volatilité des prix des matières premières. La maîtrise de l'actuelle volatilité des prix des matières premières alimentaires, qui est à l'origine des vives tensions socio-économiques dans plusieurs pays du monde, sera l'objectif majeur pour lequel les pays du G20 envisagent de faire bloc afin d'aboutir à des mesures durables. «Les fluctuations du prix des denrées alimentaires, à l'origine de troubles sociaux dans plusieurs pays du Sud, sont un problème mondial auquel «le G8 et le G20 devront faire face avec force», a déclaré lundi le ministre italien des Affaires étrangères, Franco Frattini. La sonnette d'alarme avait déjà été tirée lors du dernier sommet du G20 à Séoul en novembre dernier, pour l'élaboration rapide d'une initiative visant à freiner la spéculation financière sur les marchés des matières premières qui menace près de 80 pays dans le monde. Le G20, présidé par la France pour un an, place le sauvetage de l'économie mondiale et la maîtrise de la volatilité du marché des matières premières sur pied d'égalité étant donné leur interdépendance. Trois ans après la flambée des matières premières en 2008, près de 80 pays sont aujourd'hui en situation de déficit alimentaire en raison d'une hausse considérable des prix sur les marchés mondiaux et ce, malgré une reconstitution des stocks, expliquent des experts. Par manque de transparence sur les chiffres des stocks, les gouvernements ont imposé des restrictions aux exportations, et refusé d'écouler leurs réserves, accélérant ainsi le mouvement de panique à l'origine de la crise. L'histoire se répète aujourd'hui car l'actuelle crise n'est pas seulement le fait de la pénurie, mais elle est due au fait que les détenteurs de réserves ne veulent pas écouler leurs stocks. Cette position est motivée par les diverses catastrophes naturelles (incendies en Russie, inondations au Canada et en Australie...) des raisons auxquelles s'ajoute l'augmentation de la production des biocarburants, gros consommateurs de matières premières agricoles. Les zones les plus menacées par la crise alimentaire sont en premier lieu les pays du Sahel en panne de stocks, car ils produisent souvent pour l'exportation, ainsi que les pays pauvres dont les réserves en devises sont faibles. Selon le G20, il faudra instaurer davantage de transparence des marchés, la révision des politiques de stockage mais aussi la création par les institutions financières internationales d'outils d'assurances risques pour permettre aux pays importateurs de se prémunir de la volatilité des cours.