Prévues pour hier, les consultations pour la nomination d'un nouveau premier ministre, après la chute du gouvernement provoquée par la démission des ministres du Hezbollah sur fond de crise liée à l'enquête sur l'assassinat de Rafic Hariri, ont été reportées au 24 et 25 janvier. Le report a été décidé après l'évaluation des positions de différentes parties au Liban par le président Michel Sleimane, selon le bureau du président de la République. Ce report était prévisible selon des responsables politiques qui avaient déjà évoqué la coïncidence des consultations avec une rencontre prévue dans la journée entre représentants syriens, turcs et qataris au sujet de la crise politique libanaise. La coalition gouvernementale du Premier ministre libanais s'est effondrée semaine dernière, après la démission des ministres du Hezbollah et de ses alliés, une crise politique qui fait craindre une résurgence des violences et inquiète la communauté internationale. Le Hezbollah, qui s'attend à être mis en cause dans le meurtre de l'ancien Premier ministre Rafic Hariri en 2005, avait fait pression sans succès sur son fils Saad Hariri, actuel Premier ministre, pour qu'il désavoue le Tribunal spécial pour le Liban (TSL) enquêtant sur cet assassinat. La participation de la Turquie au «Groupe de contact» composé de pays prêts à mettre en commun leurs efforts pour aider le Liban à surmonter sa crise gouvernementale, a été confirmé hier par son Premier ministre. Le président turc Recep Tayyip Erdogan discutera, à Damas, de la crise libanaise avec le président syrien Bachar Al Assad et l'émir du Qatar, cheikh Hamad Ben Khalifa Al Thani. M. Erdogan a aussi annoncé l'arrivée «ce soir en Turquie du ministre iranien des Affaires étrangères» par intérim, Ali Akbar Salehi, pour des entretiens sur le Liban. Par ailleurs, le mouvement Hezbollah, qui s'attend à être mis en cause dans l'assassinat, a prévenu dimanche qu'il se «défendra» contre toute charge. «Nous ne permettrons pas qu'on nous fasse endosser injustement le sang du martyr Rafic Hariri», a déclaré le leader du mouvement Hassan Nasrallah. «Nous agirons pour défendre notre dignité, notre existence et notre réputation», ajoutant que l'opposition menée par son parti n'allait pas proposer le nom de M. Hariri auprès du chef d'Etat. Plusieurs médias étrangers ont indiqué que le TSL mettrait en cause des membres du Hezbollah qui veut que le nouveau Premier ministre cesse toute coopération avec le TSL, en retirant les juges libanais, en arrêtant le financement du pays à cette instance et en se retirant du protocole signé avec l'instance. La crise politique dans ce petit pays méditerranéen fait craindre une résurgence des violences et inquiète la communauté internationale.