Traditionnellement, le jour de l'an amazigh et agricole, le 1er yennayer, coïncide avec la date du 12 janvier, selon le calendrier berbère. Dans la région du nord de Sétif, cette journée est fêtée comme partout à travers le pays. Ceci traduit l'attachement des populations à leur encrage historique qui demeure intact. Il s'agit, selon les récits des populations de la région, de la célébration de l'évènement historique qui renvoie à l'an 950 avant J.-C., date à laquelle les Berbères commencèrent à compter les jours de l'année qui a conduit leur roi Shachnaq au soulèvement contre le royaume pharaonique d'Egypte du roi Ramsès II. Un royaume qui fut dirigé par le roi berbère Shachnaq, et par d'autres rois berbères, selon les mêmes récits qui expliquent aussi que le terme «yen» signifie le premier et «yer» veut dire mois. Ainsi et selon les traditions de la région de Aïn Legradj, la commémoration de l'évènement est liée à la terre, c'est-à-dire à la campagne oléicole de la région, et de ce fait renvoie à la relation de l'homme à la terre et aux habitudes quotidiennes des populations berbères. Les festivités commémoratives de l'évènement du 12 janvier ont été marquées par l'organisation de différentes activités culturelles par les associations locales, telles les expositions d'outils et d'ustensiles traditionnels ancestraux confectionnés par les habitants de la grande région de la basse Kabylie ainsi que des expositions de photos d'artistes amazighs, de même que l'invitation des artistes de la région autour de soirées et de galas artistiques. L'art culinaire régional n'est pas en reste puisque, à l'instar des familles des régions de Aïn Legradj, Beni Ourtilane, Guenzet, Maoklane, Beni Chabana, Bousselem, Harbil et Bouandas, les associations ont tenu à préparer le plat ancestral privilégié et circonstanciel, qui est le traditionnel couscous agrémenté de poulet.